Enquête réalisée en ligne du 26 avril au 10 mai 2023. Échantillon de 1 013 personnes, représentatif des utilisateurs de deux-roues motorisés (moto ou scooter) au moins une fois par mois. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région de l’interviewé(e) et fréquence d’utilisation d’un deux-roues motorisé.
Paris, le 21 juin 2023,
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Que retenir de cette enquête ?
Une certaine prudence des conducteurs de deux-roues motorisés dans les pratiques et comportements de route
- Quel que soit le type de route sur lequel ils ont l’habitude de rouler, les conducteurs de deux-roues-motorisés estiment majoritairement qu’ils respectent les limitations de vitesse, et une partie importante d’entre eux déclarent même qu’ils roulent moins vite que la vitesse maximale autorisée, que ce soit en ville (47%), sur une route départementale (41%) ou sur une autoroute (39%). À l’inverse, 30% des conducteurs indiquent qu’ils roulent plus vite que la vitesse maximale autorisée sur au moins l’une de ces routes, ce qu’ils justifient notamment par un besoin de plus de sensations lors de la conduite. Par rapport à 2022, ces perceptions apparaissent en baisse de 4 à 5 points respectivement sur les routes départementales et sur les autoroutes, revenant à ce que nous observions en 2021.
- Plus spécifiquement, concernant leurs pratiques de conduite, les conducteurs font également majoritairement état d’une certaine prudence : en cas de virage dangereux, une large majorité d’entre eux déclarent réduire leur vitesse (61%), quand 24% la conservent et 14% accélèrent pour davantage de sensations. De la même façon, à l’approche d’un feu tricolore qui arrive à l’orange, une proportion similaire d’entre eux (65%) déclarent réduire leur vitesse pour être sûrs de s’arrêter au feu rouge. Une perception qui apparaît segmentée en termes d’âge et d’habitude de route : ainsi, les personnes de plus de 50 ans et les plus habitués à conduire (autant en termes d’ancienneté de conduite que de fréquence) se montrent les plus à même de réduire leur vitesse dans les virages et à l’approche d’un feu. A contrario, ce sont les plus jeunes et les utilisateurs d’un deux-roues depuis moins de 2 ans qui se montrent le plus imprudents quand ils rencontrent ces deux situations.
- Outre la question de la vitesse à l’approche d’un évènement de conduite, certaines pratiques apparaissent particulièrement présentes dans l’usage des deux-roues motorisés. En premier lieu, près de la moitié des conducteurs (49%) déclarent utiliser leur téléphone au moins de temps en temps lors d’une situation de conduite, que ce soit pour passer un appel (43%), lire un sms (38%) ou consulter les réseaux sociaux (37%).
- De la même façon, le zigzag entre les files de voitures apparait comme une pratique occasionnelle partagée par une large majorité de conducteurs (74%) tant dans les embouteillages (61%) qu’en circulation, que ce soit en agglomération (59%) ou sur la route (50%). Ces habitudes apparaissent d’autant plus partagées par les plus jeunes, les habitants de l’agglomération parisienne et les conducteurs de moins de 5 ans, plus à même de conduire en agglomération et plus souvent soumis à des arrêts que les conducteurs des milieux ruraux ou de petites agglomérations.
Le risque d’accident : une expérience souvent déjà rencontrée et une sensibilisation en hausse sur les pratiques à adopter
- Une part importante des conducteurs de deux-roues motorisés déclarent avoir déjà été témoins d’un accident de la route d’un autre motard (62%, +4 points) ou impliqués eux-mêmes dans un accident de la route (49%; + 3 points). Au global, ce sont sept conducteurs d’un deux-roues motorisé sur 10 qui déclarent avoir connu au moins l’une de ces situations (70%, un score en hausse de 2 points). Là encore, ce sont les conducteurs quotidiens qui y sont les plus exposés.
- Lorsqu’ils sont impliqués dans un accident de la route, 7 conducteurs sur 10 déclarent que les services d’urgence ont été contactés (70%, +1 point). Par ailleurs, une large majorité des conducteurs de deux-roues motorisés se disent bien informés sur la manière dont il faut réagir lorsqu’ils sont impliqués (74%, +1 point) et/ou témoins d’un accident (73%, -2 points). À ce titre, les actions à mener en cas d’accident apparaissent bien connues par les conducteurs : en premier lieu sécuriser les lieux pour empêcher d’autres accidents (71%) et prévenir les secours (70%). Ces derniers sont par ailleurs particulièrement identifiés puisque les pompiers (49%) et le Samu (37%) ressortent comme les principaux services à contacter. Des perceptions qui se consolident cette année sur ces deux axes, en témoignent les scores semblables à ceux enregistrés l’an dernier.
La sécurité sur la route : une certaine perception de précarité de la part des utilisateurs de deux-roues motorisés<
- Lorsqu’ils sont sur la route, les conducteurs de deux-roues motorisés ont, pour une large majorité d’entre eux, conscience d’y être vulnérables. D’abord parce qu’ils estiment être plus exposés aux accidents de la route que les automobilistes (80%) qui les mettent régulièrement en danger (76%). Ensuite parce que leur expérience de la route a été modifiée, que ce soit par l’augmentation des vélos et des trottinettes en ville qui rend leur conduite plus compliquée (77%), mais également par une augmentation perçue des mesures de contrôle de la vitesse (79%). Ils expriment également des critiques sur les aspects réglementaires puisque près des trois quarts d’entre eux déclarent ne pas être assez protégés par les aménagements sur les routes (73%), ni par le code de la route (63%). Dans ce contexte, les conducteurs de deux-roues motorisés s’estiment plus prudents qu’avant (79%) mais également en comparaison aux autres usagers de la route, notamment les automobilistes (79%).
- Dans le prolongement de cette perception, la réglementation sur la route abaissant la vitesse maximale autorisée sur les routes nationales à 80km/h semble particulièrement diviser les conducteurs : un tiers des motards/scootéristes estiment qu’elle a permis d’améliorer la sécurité sur la route (notamment les plus jeunes et ayant une ancienneté de conduite inférieure à 2 ans) ; un autre tiers qu’elle l’a dégradée, une vision portée par les plus expérimentés ; tandis que le dernier tiers estime que cette mesure n’a pas eu d’effets sur le sujet.
Prévention routière : des compagnies d’assurance légitimes et qui restent attendus par les conducteurs
- Comme en 2022, les conducteurs associent spontanément la prévention routière au champ lexical du risque (« accident », « attention », « danger ») et à des pratiques identifiées comme dangereuses (« vitesse », « alcool »). Ils témoignent d’une confiance importante dans les services d’urgences (les sapeurs-pompiers (83%), les ambulanciers (78%) et les forces de l’ordre à travers les gendarmes (79%), les agents de police (75%) ainsi qu’aux associations de prévention routière (77%). Même si elles suscitent une adhésion plus faible, les compagnies d’assurances recueillent toutefois la confiance de 62% des conducteurs de deux-roues motorisés, un score en baisse de 2 points mais à relativiser face à la perte de confiance de l’ensemble des acteurs de la prévention routière observée cette année.
- À ce titre, la moitié des conducteurs jugent tout à fait prioritaire qu’une assurance propose des outils de prévention à ses assurés (un score en baisse de 11 points par rapport à l’an dernier) tandis que 42% jugent cela important mais pas prioritaire (+8 points). Plus précisément, les conducteurs estiment que l’accès à une application d’assistance à la conduite (85%, -2 points), la proposition de stages de sensibilisation aux risques de la route (81%, -6 points) ou encore l’incitation à l’entretien de leur véhicule dans des garages partenaires (80%, -2 points) devraient être proposés par les assurances. Si ces scores apparaissent en baisse, ils démontrent une priorisation moindre de ces outils dans les attentes.
Liberty Rider : une application dont la notoriété tend à progresser
- En 2023, 60% des conducteurs déclarent avoir déjà entendu parler de l’application Liberty Rider, parmi lesquels 36% (+9 points) déclarent en avoir entendu parler sans précisément voir ce dont il s’agit. Une notoriété plus forte auprès des jeunes.
- Dans le cadre d’un contrat d’assurance moto, si un assureur proposait un accès complet à une application comme Liberty Rider, cela serait associé à des bénéfices manifestes par près de 4 conducteurs sur 5. Une compagnie d’assurances qui serait alors jugée, aux yeux des conducteurs, moderne (78%), s’adaptant aux comportements de ses assurés (81%), prenant soin de ses assurés (81%) ou encore considérée comme un véritable acteur dans la prévention (79%).
Communiquer sur la prévention routière : la pédagogie avant tout
- Une majorité des conducteurs de deux-roues motorisés déclarent avoir déjà vu, lu ou entendu au moins une campagne de communication sur la prévention destinée aux deux-roues motorisés au cours des derniers mois (58%). Des campagnes avant tout associées à la télévision (43%), à Internet et aux réseaux sociaux (31%) et à la radio (28%).
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