Le mardi 9 avril 2019, des parlementaires issus de différents groupes, notamment de la France Insoumise, du Parti socialiste et des Républicains ont déposé une proposition de loi permettant de lancer un referendum d’initiative partagée (RIP) contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP). Dans ce contexte, les Français ont-ils entendu parler de cette possible privatisation et comment la perçoivent-ils ?
Quels sont les principaux enseignements ?
Une large majorité de Français indique avoir entendu parler de la possible privatisation d’ADP (83%) dont 1 sur 2 affirme même voir précisément ce dont il s’agit. Notons que les sympathisants des principales formations politiques se montrent particulièrement bien informés sur ce sujet, de même que les habitants de région parisienne, potentiellement les plus concernés par ce changement à la tête des aéroports parisiens, qui se déclarent particulièrement bien informés (90%).
Soumis à plusieurs arguments mobilisés par les soutiens et les opposants à cette possible privatisation, les Français estiment de manière presque unanime qu’ADP constitue une structure stratégique pour la France (86%). Une majorité adhère également à l’idée selon laquelle cette privatisation entraînerait une hausse des prix (74%), et dans une moindre mesure une dégradation des services rendus (54%, mais seulement 36% pour les sympathisants de LREM). S’ils reconnaissent pour une courte majorité d’entre eux à la privatisation la vertu de permettre à l’Etat de se désendetter (52%, notamment les proches de LREM : 75%), les Français se montrent un peu plus sceptiques concernant la perspective d’une entreprise qui serait mieux gérée une fois privatisée (44%). Notons que ce dernier point recueille néanmoins l’adhésion d’une majorité de sympathisants de LREM (66%) et dans une moindre mesure des proches des Républicains (52%). Enfin, les Français se montrent plutôt sceptiques concernant la capacité de l’Etat à conserver un contrôle sur ADP malgré la privatisation (45%, mais tout de même 58% parmi les proches de LREM).
Dans ce contexte, sans qu’il s’agisse pour autant d’une intention de vote, les répondants ont été placés face à l’hypothèse de la tenue d’un referendum. Près d’1 Français sur 2 affirme alors qu’il se prononcerait contre la privatisation et 20% en faveur de celle-ci. Un tiers des Français indique ainsi qu’ils ne sauraient pas ce qu’ils pourraient voter, ni même s’ils se rendraient aux urnes.
Notons que la logique des opinions suivant les affiliations partisanes ne sont pas ici aussi nettes que pour les questions précédentes. Ainsi les sympathisants de la République en Marche se montrent très partagés à ce stade entre une attitude favorable à la privatisation (39%), un rejet de cette option (34%) ou encore une posture attentiste (27%). À l’inverse les sympathisants de chacune des autres formations politiques expriment majoritairement leur intention, pour l’heure, de s’opposer à cette privatisation.