Paris, le 10 avril 2015 – Alors que le bureau exécutif du Front National se réunira prochainement pour décider des suites à donner aux propos récemment tenus par Jean-Marie Le Pen, notamment dans le cadre d’une interview au journal Rivarol, Harris Interactive a interrogé les Français, à la demande de 20 Minutes, sur la place de Jean-Marie Le Pen au sein de la formation politique frontiste. Suite aux déclarations de dirigeants du Front National recueillies par la presse ces derniers jours, plusieurs questions se posent : Jean-Marie Le Pen incarne-t-il bien le parti frontiste aujourd’hui aux yeux des Français, et plus précisément auprès des personnes proches du Front National ? L’écarter des instances dirigeantes serait-il, selon eux, plutôt profitable ou dommageable pour le Front National, aujourd’hui dirigé par sa fille, Marine Le Pen ? Les sympathisants frontistes montrent-ils une forme d’attachement ou pas à l’ancien dirigeant, qui a exercé pendant plus de 38 ans les fonctions de Président du parti ? Dans quelle mesure ces jugements ont-ils évolué par rapport à la dernière mesure réalisée par Harris Interactive, en octobre 2014 ?
Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
- Invités à décrire spontanément leur vision de Jean-Marie Le Pen, les Français mobilisent un vocabulaire très péjoratif à l’égard du Président d’honneur du Front National : les termes les plus utilisés par les personnes interrogées dans leurs réponses brossent ainsi le portrait d’un homme jugé « raciste », « provocateur », mais aussi « vieux ». Qui plus est, les sympathisants frontistes mobilisent également des termes négatifs pour évoquer le fondateur de leur formation politique de prédilection : s’ils ne lui associent que très peu un caractère « raciste », ils mettent largement en avant son âge avancé (« vieux »), sa volonté d’être « provocateur », mais aussi le besoin qu’ils identifient que Jean-Marie Le Pen se mette en « retraite ».

- Seule une minorité de Français (43%) considère aujourd’hui que Jean-Marie Le Pen incarne bien le Front National, soit un recul de 17 points par rapport à l’enquête réalisée par Harris Interactive pour VSD en octobre 2014 (60%)1. À l’inverse, Marine Le Pen conserve sa position de première figure incarnant le parti (82%, stable). Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen est également davantage associée au Front National (74%, soit +6 points). Auprès des sympathisants frontistes, l’écart se creuse encore davantage entre les figures désormais consensuelles que sont Marine Le Pen (99%, +1 point), Marion Maréchal-Le Pen (93%, +9 points), et le fondateur du Front National, que seulement 28% des sympathisants frontistes jugent capable d’incarner le parti aujourd’hui, alors qu’ils étaient 61% à exprimer ce jugement en octobre, soit une baisse de 33 points en moins de 6 mois.
- Placés en situation d’experts, 42% des Français (-1 point) et même 71% des proches du FN (+9 points) considèrent qu’écarter Jean-Marie Le Pen des instances dirigeantes aurait plutôt pour effet de faire gagner des électeurs au Front National, quand peu de Français (11%) ou de sympathisant frontistes (8%) estiment que le parti pourrait au contraire en pâtir. Les sympathisants frontistes sont donc de plus en plus convaincus qu’une hypothétique éviction du fondateur du parti aurait un impact électoral bénéfique.
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