Sondage Harris Interactive pour Le Parisien / Aujourd’hui en France – 20/02/2011
Enquête réalisée en ligne par l’institut Harris Interactive les 16 et 17 février 2011. Echantillon de 1051 individus issus de l’access panel Harris Interactive, représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle de l’interviewé et taille d’agglomération.
A la demande du Parisien- Aujourd’hui en France, Harris Interactive a réalisé une enquête auprès des Français pour connaître leur regard dans le contexte de « l’affaire » Michèle Alliot-Marie.
On le sait, la Ministre des Affaires étrangères a dû faire face à une exposition médiatique intense depuis début janvier. Ses propos à l’Assemblée Nationale, perçus par certains comme étant un soutien aux forces de l’ordre tunisiennes, ont pris une résonnance particulière lorsque l’on a appris que la Ministre avait non seulement passé ses vacances de Noël en Tunisie mais qu’elle avait, à deux reprises, profité d’un avion d’une personne au profil controversé. En ce milieu de semaine, par deux fois, Michèle Alliot-Marie a été sur le devant de la scène médiatique : du fait de l’achat, par ses parents, en Tunisie d’une part de SCI à son hôte, du fait, également, d’une conversation téléphonique qu’elle avait eue avec l’ancien dirigeant Ben Ali alors que ses précédents propos pouvaient laisser entendre qu’elle n’était pas entrée en contact direct avec lui.
Dans ce contexte, le regard des Français apparaît relativement mesuré : à la question posée par un certain nombre d’intervenants publics relative à sa démission, 54% souhaitent que Michèle Alliot-Marie démissionne et la même proportion juge « l’affaire » relative à ses parents « grave ». On le voit, le jugement des Français est critique mais n’apparaît pas sévère outre-mesure. Relevons que les sympathisants de Droite conservent leur confiance à l’actuelle Ministre : 75% d’entre eux souhaitent qu’elle reste responsable des Affaires étrangères et 73% dénient à cette affaire une espèce de gravité.
En France, espace public et espace privé sont fortement contingentés. Les Français jugent nettement plus les responsables politiques au regard de leurs fonctions qu’en tenant compte de leurs attitudes et comportements privés. Aussi « l’affaire » relative aux parents de Michèle Alliot-Marie peut se lire à travers deux prismes. Les Français sont quasiment divisés : 51% considèrent qu’il était légitime que celle-ci soit rendue publique tandis que 48% optent pour un avis contraire. C’est probablement parce que les Français sont « balancés » sur ce point qu’ils ne sont pas plus nombreux à souhaiter la démission de Michèle Alliot-Marie. Il n’est pas impossible que si la situation devait prendre une tournure plus politique, et donc moins personnelle, le jugement des Français soit amené à changer.
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