La perception des salariés sur l’épargne salariale

4ème BAROMETRE ANNUEL DU CLUB DE L’EPARGNE SALARIALE/HARRIS INTERACTIVE

Paris, le 9 décembre 2014 – 54 % des salariés estiment que l’épargne salariale devrait davantage permettre le partage des profits, ils attendent donc beaucoup de la prochaine réforme de l’épargne salariale. Celle-ci devient un vrai projet social. Pour 42 % d’entre eux, elle devrait également davantage contribuer au financement des retraites.
En revanche, ils ne sont que 11% à estimer qu’elle devrait davantage concourir au financement des entreprises.

En 2014, près de la moitié des actifs déclare disposer d’une épargne salariale (47 % à comparer à 33 % en 2010).
L’enquête révèle que l’épargne salariale est avant tout destinée à compléter la retraite, mais qu’elle constitue également une réserve de précaution.

A la question : « à quoi destinez-vous votre épargne salariale ? »,

  • Pour 54 %, c’est un complément de revenus pour leur retraite ;
  • Pour 42 % la constitution d’une réserve d’argent pour faire face à des dépenses imprévues ;
  • Viennent ensuite la constitution d’une réserve d’argent pour faire face à de grosses dépenses pour 38 %, l’acquisition de la résidence principale pour 22 % et la prévention des risques liés à la dépendance pour 14 % d’entre eux.

L’épargne salariale représente un capital courant pour 2 détenteurs sur 10 qui puisent dans leur épargne pour faire face aux dépenses courantes et pour payer leurs impôts.

Pour les salariés qui épargnent pour leur retraite, les placements financiers externes à l’entreprise constituent le premier investissement pour la retraite : PEA, livret, assurance-vie, actions : 62 % ; puis produits d’épargne dans leur entreprise (PEE, PERCO, Article 83) : 46% ; puis biens immobiliers : 36 %. Deux résultats vont dans le sens d’une augmentation du poids de l’épargne salariale dans la préparation de la retraite : son augmentation significative depuis 2013 (pour 37% des salariés contre 46% en 2014) ; le fait que pour les salariés qui en bénéficient, l’épargne salariale passe nettement en tête des moyens de financement de la retraite.

Dans le détail, 6 bénéficiaires sur 10 (salariés déclarant disposer d’un dispositif d’épargne salariale dans leur entreprise) se positionnent comme des investisseurs actifs, ayant versé en moyenne 8 % de leur salaire dans les 12 derniers mois dans leur épargne salariale. En revanche, le pourcentage des salariés bénéficiaires qui n’ont pas investi dans leur épargne salariale dans les 12 derniers mois est significatif : 40 %.

Les investissements dans les dispositifs d’épargne salariale subissent les effets de la crise et sont en baisse par rapport à 2013 :

  • 76 % des investisseurs déclarent investir dans un PEE (contre 81 % en 2013)
  • 41 % dans l’actionnariat salariés (contre 48 % en 2013).
  • 1/3 spécifiquement sur des produits « retraite » (perco ou Article 83).

La méconnaissance des dispositifs d’épargne salariale révèle un réel problème de communication et de conseil, y compris parmi les salariés qui en disposent. Seuls 69 % disent avoir une bonne connaissance des différents dispositifs mis à leur disposition dans leur entreprise.
Dans ce contexte de méconnaissance, si les salariés appréhendent à peu près correctement les perspectives de rendement et de risque sur les actions, obligations et fonds monétaires, ils sont près d’un sur deux à ne pas se prononcer sur les placements monétaires, les proportions sont de près d’un sur 3 pour les obligations et près de deux sur dix pour les actions.

Pour les bénéficiaires, la perception est mitigée quant à la gestion, l’information et les performances de leur épargne salariale :

  • 73 % sont satisfaits de la gestion de leur compte,
  • 55 % sont satisfaits des performances financières de leur dispositif,
  • La clarté ainsi que la fréquence de l’information fournie est insuffisante (respectivement 59 et 56 % se déclarent insatisfaits) ; un effort reste à faire de la part des entreprises.

L’Epargne salariale et l’entreprise

L’un des enseignements essentiels de cette enquête montre que le fait de disposer d’une épargne salariale représente toujours pour les salariés un levier d’engagement et de prescription forts vis-à-vis de leur entreprise, notamment sur le plan RSE

  • 75 % considèrent qu’elle donne l’image d’une entreprise qui s’occupe bien de ses salariés,
  • 73 % considèrent qu’elle donne l’image d’une entreprise socialement responsable,
  • 66% considèrent qu’elle donne confiance dans l’entreprise,
  • 65% considèrent qu’elle incite à rester dans l’entreprise,
  • 64 % qu’elle donne envie de s’impliquer dans l’entreprise,
  • Pour 63 % d’entre eux, elle donne l’image d’une entreprise performante,
  • Pour 61 %, qu’elle permet de se sentir intégré dans la marche de l’entreprise
  • et qu’elle renforce la cohésion sociale au sein de l’entreprise pour 50 %.

Du point de vue des salariés, les axes de progrès qui pourraient être apportés aux dispositifs d’épargne salariale dans les entreprises françaises vont en priorité vers un assouplissement des conditions de déblocage pour 56 % des bénéficiaires, une simplification des dispositifs d’épargne salariale pour 45 % d’entre eux, mais aussi vers plus d’interactivité en termes de conseils, de formation et d’informations pour les aider à bien gérer leur épargne salariale pour 41 %. Pour 34 %, des incitations pour pousser les salariés à investir leur épargne dans leur future retraite et pour 28 % une plus grande transparence de la part des sociétés de gestion pour informer les salariés sur les placements effectués avec leur épargne.
Une autre piste de progrès va vers l’obligation pour les sociétés de gestion d’investir une partie des sommes en provenance de l’épargne salariale dans des investissements responsables.
En savoir plus :

Share