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La perception des parlementaires face aux enjeux des menaces sanitaires globales

Enquête Toluna Harris Interactive pour Action Santé Mondiale

Enquête réalisée par téléphone du 27 février au 21 mars 2023. Échantillon de 113 parlementaires français (députés ou sénateurs), dont 62 députés et 51 sénateurs.
Afin de faciliter la lecture, députés et sénateurs ont été regroupés par grande famille politique, selon la répartition ci-dessous :
Gauche : Députés membres d’une formation politique de la NUPES. Sénateurs membres d’un groupe parmi les suivants : Groupe communiste républicain, citoyen et écologiste – Groupe Socialiste, écologiste et Républicain – Groupe écologistes Solidarité et Territoires.
Centre/Majorité présidentielle : Députés Renaissance, Démocrates (MoDem et Indépendants), Horizons et apparentés. Sénateurs membres d’un groupe parmi les suivants : Groupe Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants – Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen – Groupe les Indépendants République et Territoires – Groupe Union Centriste.
Droite : Députés Les Républicains. Sénateurs membres du Groupe Les Républicains.
Les parlementaires issus d’autres formations politiques ne pouvant pas être regroupés dans ces grandes familles politiques, nous avons présenté dans la suite du rapport les résultats détaillés uniquement auprès des parlementaires de gauche, du centre/majorité présidentielle et de droite.
6 entretiens individuels auprès de parlementaires français ont été conduits par téléphone. Les entretiens étaient en moyenne d’une durée de 45 minutes et se sont tenus entre fin mars et mai 2023.
Pour ce volet, ont été interrogés 3 député(e)s et 3 sénateur(ices) issu(e)s des grandes familles politiques suivantes : 2 parlementaires issu(e)s d’une formation politique de gauche, 2 parlementaires issu(e)s d’une formation politique de la majorité présidentielle, 2 parlementaires issu(e)s d’une formation politique de centre/droite.

 

 

Paris, le 5 juin,

 

A la demande de l’ONG Action Santé Mondiale, Toluna Harris Interactive a réalisé une enquête auprès de parlementaires français afin de mieux comprendre leurs perceptions de l’action menée en réponse à la crise du covid-19 à l’international. Cette enquête aborde également les perspectives d’une future pandémie et le regard que portent les parlementaires sur l’aide publique au développement consacrée au domaine de la santé.

Afin de répondre à ces questions, Toluna Harris Interactive a interrogé un échantillon de 113 parlementaires français (députés et sénateurs), complété par un dispositif qualitatif comprenant 6 entretiens individuels par téléphone auprès de ces parlementaires.

 

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Que retenir de cette enquête ?

 

Dans l’ensemble, près de 7 parlementaires sur 10 estiment que la France a été à la hauteur dans sa réponse à la pandémie de Covid-19 (avec une forte disparité entre les parlementaires de la majorité présidentielle et les parlementaires de gauche comme de droite).

Malgré un jugement global plutôt favorable de la gestion de la crise, les parlementaires indiquent avoir été marqués par les difficultés qui ont caractérisé cette crise, notamment celles rencontrées par le système de santé et les hôpitaux (66%) et le manque de préparation des autorités de façon générale (65%). Par ailleurs, une part non négligeable de parlementaires déclarent également avoir été marqués par la rapidité avec laquelle un vaccin a été trouvé (39%) mais aussi par les bénéfices record des entreprises pharmaceutiques sur la période (41%).

Dans l’optique de lutter contre une nouvelle pandémie, et afin de réduire les inégalités en termes de taux de vaccination entre les pays du Nord et les pays du Sud, les parlementaires estiment principalement que la France devrait se positionner en faveur de la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19 (43%, un avis partagé plus encore par les parlementaires de gauche) plutôt que de mobiliser les entreprises pharmaceutiques pour qu’elles fassent des dons de doses (26%, trouvant un écho plus favorable à droite) ou d’aider au développement de capacités de production de vaccins dans les pays pauvres. Par ailleurs, une très faible part de parlementaires (3%) se prononcent en faveur de l’achat par la France de doses de vaccins pour les distribuer gratuitement aux populations des pays pauvres, tandis que 9% d’entre eux estiment que la France ne devrait engager aucune action en ce sens. Les entretiens avec les parlementaires ont souligné que la question des disparités d’accès à la vaccination entre les pays dits du Nord et ceux du Sud appelle une analyse fine et pragmatique. Les dynamiques épidémiologiques et les contextes sanitaires et démographiques différents n’appelant pas forcément les mêmes réponses en fonction des zones considérées.

Dans cette enquête était également abordée la perspective d’une nouvelle pandémie. À cet égard, plus de 8 parlementaires sur 10 (82%) estiment probable qu’une nouvelle pandémie du même type que celle du Covid-19 se déclare dans les prochaines années, 1/4 (23%) en étant même certains.

Même s’ils jugent probable une nouvelle pandémie dans les années à venir, les parlementaires montrent un optimisme limité quant au niveau de préparation des autorités qui devraient y faire face, qu’il s’agisse de la communauté internationale dans son ensemble (53%) ou de la France (58%). Les entretiens avec les parlementaires ont cependant permis d’identifier une relative confiance dans le fait que la France et la communauté internationale puisse tirer des leçons de la précédente pandémie et à mieux (si ce n’est bien) se préparer.

Dans l’optique de lutter contre une éventuelle pandémie, 2/3 des parlementaires estiment que la France devrait chercher à se coordonner avec les autres États pour organiser une riposte au niveau international (et particulièrement dans le cadre de l’UE tel que cela est ressorti des entretiens). Un point de vue nettement majoritaire à gauche et au sein de la majorité, mais moins répandu à droite, où les partisans d’une action autonome de la France sont majoritaires (57%).

Particulièrement marqués par les problèmes rencontrés par l’hôpital et le déficit de préparation de manière générale lors de la crise du Covid-19, les parlementaires estiment avant tout que la France devrait prendre des mesures en faveur du renforcement du système hospitalier (39%) et de la relocalisation de la production de vaccins et de médicaments (38%), ces deux mesures étant les principales priorités identifiées quelle que soit la famille politique de référence. De manière plus minoritaire (15%), certains mettent en avant le fait d’attribuer le statut de biens publics mondiaux aux éventuels vaccins et traitements qui seraient développés contre une nouvelle pandémie, afin que ceux-ci ne soient pas vendus selon les règles de marché habituelles. Tandis que l’action auprès des industries pharmaceutiques pour garantir des prix accessibles, et le stockage de masques et de vaccins, sont peu mis en avant (respectivement 4% et 3%).

Cette enquête interrogeait également le regard que portent dans leur ensemble les parlementaires sur les actions entreprises par la France au titre de l’aide publique au développement. S’ils se déclarent, à une courte majorité, plutôt bien informés (57%) notons peu d’entre eux se déclarent « très bien informés » sur le sujet. Les parlementaires proches du centre et de la majorité présidentielle se déclarant un peu mieux informés que leurs homologues de gauche et de droite.

Dans le détail, si 1/4 des parlementaires savent bien situer la part de l’aide publique au développement allouée par la France aux projets dans le domaine de la santé à moins de 10% (8% dans la réalité), une majorité d’entre eux tendent plutôt à surestimer cette part, la situant souvent entre 10% et 30%, les autres parlementaires la situant au delà de 30%. Une fois présenté le chiffre exact, les parlementaires estiment majoritairement que cette part n’est pas assez importante (7 sur 10), et ce quelle que soit leur sensibilité politique. Une vraie responsabilité et un devoir de la France à venir en aide aux pays du Sud particulièrement bien identifiée dans les entretiens avec les parlementaires, reposant sur des ressorts historiques, culturels et stratégiques.

 

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