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La lutte contre les violences faites aux femmes, un an après #MeToo

Un sondage Harris Interactive pour RTLGirls

Enquête réalisée en ligne les 25 et 26 septembre 2018. Échantillon de 1 862 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

En octobre 2017, les médias américains The New York Times et The New Yorker publiaient une série de témoignages accusant le producteur de cinéma Harvey Weinstein de multiples agressions sexuelles et de viols, déclenchant une vague de prise de parole sur les réseaux sociaux à travers notamment le mot-clé #MeToo. Un an après ce phénomène viral d’une ampleur inédite, RTL Girls a sollicité Harris Interactive pour réaliser une enquête sur l’impact aujourd’hui attribué à ce mouvement #MeToo par les Françaises et les Français.

 

Quels enseignements retenir de ce sondage ?

Le mouvement #MeToo, parfois décrié, génère beaucoup plus de réactions positives que négatives. Et surtout, même si la situation ne s’est pas considérablement améliorée aux yeux des Français et des Françaises, il a eu le mérite de faire changer un certain nombre de comportements, et ce dans le bon sens. Ce mouvement, enfin, génère des regards assez proches selon les genres du répondant : on n’observe pas de réactions uniformément positives de la part des femmes et négatives chez les hommes, par exemple.
 

  • Spontanément, lorsque les personnes interrogées se remémorent le mouvement #MeToo, ils se souviennent d’une prise de parole condamnant le « harcèlement sexuel », dont sont victimes les femmes de la part de certains hommes. D’autres personnes, souvent des hommes, citent spontanément le nom précis d’Harvey Weinstein, mais seulement en mineur : leur perception du mouvement #MeToo a largement dépassé le cadre des accusations à l’encontre du producteur américain. Les Françaises interrogées ont également plus tendance que leurs homologues masculins à utiliser le terme « enfin » pour exprimer leur soulagement.

 

  • Depuis l’émergence du mouvement #MeToo, 39% des Françaises et des Français indiquent avoir parlé de ce sujet avec leurs proches. 16% estiment que ce phénomène a modifié la façon dont ils perçoivent l’enjeu du harcèlement sexuel, quand 8% déclarent même avoir changé la façon dont ils ou elles se comportent dans l’espace public. En cumulé, c’est donc près d’une personne sur deux (45%) qui indique qu’il y a eu un « avant » et un « après » mouvement #MeToo dans leur quotidien. Notons que les proportions sont équivalentes auprès des hommes et auprès des femmes, avec toutefois une nuance selon les tranches d’âge. Ainsi, les jeunes hommes (âgés de moins de 35 ans) sont particulièrement nombreux à affirmer avoir été touchés, d’une façon ou d’une autre, par ce mouvement : non seulement 42% indiquent en avoir parlé, mais aussi 25% estiment que cela a changé leur perception et 12% qu’ils ont même modifié leur comportement dans l’espace public.

 

  • Pour autant, avec le recul dont elles disposent aujourd’hui, les personnes interrogées n’estiment pas que le mouvement #MeToo a bouleversé la lutte contre les violences faites aux femmes en France. 19% estiment certes que cela a permis d’améliorer la situation, quand 9% jugent au contraire que cela l’a dégradée. Mais surtout, 70% considèrent que cela n’a pas eu d’impact clair en la matière. Le sentiment de statu quo est plus prononcé chez les femmes (75%) que chez les hommes (64%), ces derniers ayant un peu plus tendance à voir une amélioration (23%) ou une régression (11%) qu’une stagnation. Notons que les jeunes hommes, qui se déclaraient particulièrement sensibles au phénomène, sont aussi ceux estimant le plus que la situation s’est améliorée, à hauteur de 27%. Soit deux fois plus que ce qu’en pensent les jeunes femmes, qui ne sont que 13% à identifier une amélioration.

 

  • Cette impression de stagnation est renforcée par un sentiment d’insuffisance à l’égard de l’action du gouvernement contre les violences faites aux femmes. Seules 39% des personnes interrogées jugent qu’elle est satisfaisante, contre 57% la qualifiant d’insatisfaisante. Une nouvelle fois, l’appréciation est plus positive de la part des hommes (45% satisfaisante), et en particulier des jeunes hommes (47%), que de la part des femmes (33%). À un niveau plus politique, les sympathisants de La République En Marche sont 71% à exprimer leur satisfaction envers l’action gouvernementale à ce niveau, alors que les personnes proches des autres formations politiques expriment toutes un niveau de satisfaction comparable (proche de 40%).

 

  • Les Françaises et les Français portent un regard unanimement bienveillant sur différentes mesures visant à renforcer l’action publique contre les violences faites aux femmes. Plus de 9 personnes sur 10 estiment prioritaire de rendre le 3919 accessible en permanence, de développer les lieux d’accueil et d’hébergement pour les femmes victimes de violence, ou encore de permettre à toutes les femmes de bénéficier d’un accompagnement juridique et financier en cas de violences conjugales. Les avis sont un peu plus partagés concernant l’idée de créer un congé spécifique pour les victimes de violences conjugales. De façon transversale, notons que les Françaises jugent chacune de ces mesures davantage prioritaires que les hommes, même si ceux-ci expriment toujours des jugements très majoritairement positifs.

 

  • Au bout du compte, quel impact est attribué au mouvement #MeToo sur la société française ? Cette question suscite des réponses clivées. Au final, une personne sur deux (53%) estime que ce phénomène n’a eu ni des conséquences positives, ni des conséquences négatives. Un sentiment particulièrement partagé par les femmes (57%). Un tiers de la population (32%), aussi bien parmi les hommes (32%) que parmi les femmes (33%), estime que #MeToo a plutôt généré des conséquences positives. Mais 12% des personnes interrogées considèrent au contraire que le mouvement #MeToo a eu, dans l’ensemble, plutôt des conséquences négatives. Et cette critique est deux fois plus fréquente de la part des hommes (16%) que de la part des femmes (7%).

 

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