Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 26 et 27 juin 2019. Échantillon de 1008 personnes âgées de 18 ans et plus et représentatif de cette population. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Dans un contexte où les études scientifiques, nombreuses, révèlent chaque jour de nouveaux pans de la réalité ou posent de nouvelles hypothèses sur son fonctionnement, quelle image les Français ont-ils de la science, de ses conclusions, et surtout, des utilisations qui en sont faites ?
Philip Morris International Science a missionné Harris Interactive pour explorer les relations des Français à la science, à ceux qui la font et à ceux qui en exploitent les conclusions. Entre confiance vis-à-vis de la communauté scientifique et (parfois) défiance à l’égard des utilisations qui peuvent être faites de ses recherches, quels rapports les Français entretiennent-ils aux domaines et enjeux scientifiques ?
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Quels sont les grands enseignements de cette étude ?
Science et progrès : deux synonymes ?
- Pour les Français, le progrès est très souvent synonyme de découvertes et d’innovations. Bien plus que l’adaptation des prodédés existant à de nouvelles exploitations (20%), le progrès est ainsi vu comme un bon créatif via l’invention de nouvelles choses (nouveaux procédés, nouvelles solutions, nouveaux produits, etc. ; 80%). Et la science, pour les Français, participe largement de ce progrès (93%)
Une science utile mais parfois hermétique, qui bénéficie, au fond, d’une bonne image
- Associée spontanément à l’idée de progrès, la science est en premier lieu pour les Français le lieu de la découverte, de l’évolution et de l’innovation dans la connaissance.
- D’une manière générale, la science est perçue positivement : plus de 9 Français sur 10 estiment que les disciplines scientifiques sont innovantes et utiles pour la société; tout autant considèrent qu’il s’agit de domaines d’avenir.
- Cependant, la science peut rencontrer plusieurs écueils. En premier lieu, celui – léger – de la fiabilité : 81% des Français considèrent qu’elle est fiable, néanmoins, le degré d’affirmation de cette idée reste faible, seuls 19% estimant que cette définition leur correspond très bien. Le second écueil renvoie à la question de l’accessibilité de la science. Elle est souvent perçue comme compliquée à comprendre (71%), voire élitiste (60%). Notons que si ce statut d’accessibilité est lié au niveau de diplôme, même les personnes titulaires d’un diplôme supérieur à Bac+2 estiment majoritairement que la science est difficile à comprendre (62%) ou réservée à une petite partie de la population (51%).
En cohérence, une confiance importante accordée à la science et en premier lieu à ceux qui la portent : les chercheurs
- La bonne image de la science va de pair avec un bon niveau de confiance qui lui est attribué: 91% des Français déclarent faire confiance à la science. Ce bon niveau de confiance général renvoie à une opinion positive de tous les domaines testés, et en premier lieu les disciplines scientifiques traditionnelles comme les mathématiques (94% de confiance), la physique (93%), ou la médecine (92%). Seule l’intelligence artificielle (61% de confiance), et dans une moindre mesure, les statistiques (66%), suscitent parfois quelques doutes.
- Cette confiance tire son origine dans les avancées positives qu’elle a permis et qu’elle permettra à la société: améliorer la santé (93%) et les conditions de vie (91%), développer des nouvelles technologies utiles (89%) et mieux comprendre le monde (86%). Et, dans une moindre mesure, les Français lui font également confiance pour mieux protéger l’environnement à l’avenir (77%).
- Au cœur de ces innovations, les Français considèrent les scientifiques comme les premiers moteurs des progrès de la science (93%), soutenus par le système universitaire (85%). À l’inverse, la capacité des pouvoirs publics à contribuer au développement de la science est davantage mise en doute (43% de confiance seulement), quand les entreprises ou les start-ups sont créditées d’un bon de niveau de confiance (respectivement de 63% et 67%).
Cependant, une utilisation des études scientifiques dans l’espace public qui pose question
- Malgré un niveau de confiance élevé dans la science, des doutes existent quant à son utilisation dans l’espace public. Les études publiées et commentées sont principalement considérées comme orientées (55%), et ce, que l’on ait de manière générale confiance dans les sciences ou non. Par ailleurs, 72% des Français déclarent avoir fréquemment le sentiment d’entendre (ou lire) des affirmations scientifiques contradictoires sur un même sujet.
- En matière de transmission, l’enjeu de l’émetteur est central: les experts, voire une appropriation directe des informations par les citoyens eux-mêmes, bénéficient d’un niveau de confiance supérieur aux acteurs plus périphériques. Ainsi les responsables politiques comptent parmi les relais perçus comme les moins crédibles lorsqu’ils se réfèrent aux études scientifiques (28%, au même niveau que les lobbies, 27%). Les entreprises suscitent, elles, davantage la confiance (54%), sans pour autant être aussi crédibles que les experts scientifiques lorsqu’ils prennent la parole, qu’ils soient chercheurs, médecins ou contributeurs de la presse spécialisée.
- Dans ce contexte, à la fois de faible maîtrise admise concernant les sujets scientifiques et de confiance limitée vis-à-vis de leur utilisation dans l’espace public, les Français attendent que les pouvoirs publics agissent afin d’aider les citoyens à mieux comprendre ces enjeux et les éventuelles controverses scientifiques (74%). De nombreuses mesures – toutes celles testées – leur apparaissent alors efficaces pour renforcer la confiance des Français dans la science. Des moyens traditionnels comme le renforcement des enseignements scientifiques à l’école (87%) mais également plus modernes, comme le soutien au développement de chaînes YouTube de vulgarisation scientifique (69%, et même 78% chez les moins de 50 ans), apparaissent comme des solutions efficaces pour nouer un lien de confiance plus fort entre les Français et la science.
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