Enquête réalisée en ligne du 6 au 8 mars 2017, échantillon de 4 533 inscrits sur les listes électorales, issus d’un échantillon de 4 932 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e), ainsi que vote au 1er tour de l’élection présidentielle de 2012 pour les intentions et les motivations de vote et la sûreté de choix.
A moins de 6 semaines du 1er tour de l’élection présidentielle de 2017, France Télévisions a sollicité Harris Interactive afin d’interroger un échantillon représentatif de 4 932 Français à propos de ce scrutin.
Que retenir de cette enquête ?
- 82% des Français inscrits sur les listes électorales indiquent s’intéresser beaucoup ou assez à cette élection, soit un niveau en hausse de 2 points par rapport à la précédente mesure, publiée le 23 février 2017 (80%).
- Dans ce contexte, ont été testées les intentions de vote de 1er Crédité de 26% des suffrages exprimés, Emmanuel Macron arriverait en tête du 1er tour. La hausse des intentions de vote en faveur de l’ancien Ministre de l’Économie (+6 points en deux semaines) lui permet de dépasser le niveau de Marine Le Pen (25%), dont les intentions de vote exprimées restent stables. Aux prises avec le scandale du « Penelopegate », François Fillon obtient quant à lui 20% des intentions de vote, soit un score proche de celui attribué tout au long du mois de février (19% le 9 février, 21% le 23). Avec chacun un recul de 1 point, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon obtiennent respectivement 13% et 12% des intentions de vote exprimées, le premier ne semblant pas bénéficier mécaniquement du retrait de la candidature de Yannick Jadot.Enfin, Nicolas Dupont-Aignan recueillerait 3% des intentions de vote exprimées, soit un score un peu supérieur à ceux de Nathalie Arthaud (1%) et de Philippe Poutou (<0,5%). Néanmoins, notons à ce stade une importante volatilité des électorats : près d’1 électeur sur 2 de Benoît Hamon (55%) déclarent, au moment de l’enquête, être « tout à fait sûrs de leur choix », avec néanmoins une cristallisation en hausse parmi les électeurs d’Emmanuel Macron (59%, soit +10 points en un mois), notamment suite à l’annonce de François Bayrou de ne pas être candidat à cette élection.Cette certitude est certes plus forte mais plutôt stable parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (63%, +3 points depuis le 23 février), de François Fillon (72%, -1 point) et de Marine Le Pen (81%, +2 points).

- Notons également que, parmi les Français exprimant une intention de vote au 1er tour, seuls les sympathisants d’En Marche et du Front National affirment aujourd’hui voter « à l’unisson » pour leur candidat (Emmanuel Macron pour 96% des premiers, Marine Le Pen pour 96% des seconds). Les sympathisants des autres formations politiques se montrent plus partagés. Au Front de Gauche, si 74% des sympathisants choisissent Jean-Luc Mélenchon, 16% voteraient dès le 1er tour pour Benoît Hamon.Au sein des proches du PS, seuls 42% affirment souhaiter voter pour le candidat désigné par la primairede la « Belle Alliance Populaire » : si la tentation d’un vote Jean-Luc Mélenchon reste modérée (9%), plus de 4 sur 10 (42%, +7 points en deux semaines) des proches du PS interrogés déclarent envisager de glisser un bulletin « Emmanuel Macron » dans l’urne du 1er tour de la présidentielle. Enfin, le vote en faveur d’Emmanuel Macron tente également 16% des proches des Républicains (+6), bien que 68% choisiraient François Fillon, -7 points, (et 12% Marine Le Pen).
- En termes de motivations de vote au 1er tour, les principaux électorats évoquent tous la place centrale qu’occupe le programme de leur candidat dans leur choix, et tout particulièrement les Français optant pour François Fillon (75%) ou pour Jean-Luc Mélenchon (70%). L’honnêteté et la capacité à porter des idées nouvelles apparaissent comme des dimensions prioritaires dans la motivation du vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Emmanuel Macron, alors que seuls 30% des électeurs de François Fillon évoquent l’honnêteté pour expliquer leur choix.Notons que les électeurs de l’ex-Premier ministre, comme ceux de la Présidente du Front National, citent parmi leurs premières justifications le souhait de voir leur candidat réellement accéder à Élysée (respectivement 73% et 57%), une dimension stratégique moins évoquée par les électeurs de leurs concurrents, bien qu’en hausse de 9 points parmi ceux d’Emmanuel Macron (de 49% à 58%). Enfin, dans un contexte où la défiance vis-à-vis des responsables politiques est forte, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, comme ceux de Marine Le Pen, motivent particulièrement leur choix de vote en raison de la plus grande proximité perçue de leur candidat (respectivement 60% et 61%).
- Lorsque sont évoquées deux hypothèses de 2nd tour, les Français ne choisissent pas majoritairement Marine Le Pen, lui privilégiant toujours Emmanuel Macron (65%, contre 35% pour la candidate du Front National) ou François Fillon (59% contre 41%), ces scores de la présidente du Front National étant en recul par rapport à la dernière mesure (-5 points lorsqu’elle est opposée à Emmanuel Macron et -2 points face à François Fillon). Dans le détail, ces scores non négligeables de Marine Le Pen, dont le père avait recueilli moins de 18% des suffrages exprimés au 2nd tour de l’élection présidentielle de 2002, s’expliquent par les mauvais reports des électeurs de 1er tour sur ses concurrents.Dans le cas d’un second tour Macron / Le Pen, seuls 50% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour glisseraient – aujourd’hui – un bulletin Emmanuel Macron au 2nd (contre 42% qui n’expriment pas de choix de vote). Le vote pour l’ancien Ministre de l’Economie apparaît plus aisé parmi les électeurs de Benoît Hamon (76%, contre 21% indiquant préférer s’abstenir ou voter blanc/nul), et surtout en hausse parmi ces électorats de gauche au 1er tour (une amélioration des reports de voix de respectivement +8 et +10 points). Enfin, les électeurs de François Fillon, dans l’hypothèse de l’absence de leur candidat du 2nd tour, se montrent davantage partagés: 42% (+3 points) opteraient pour Emmanuel Macron, 26% pour Marine Le Pen et 32% n’exprimeraient pas de vote.
- Dans un contexte politique défavorable à François Fillon, notamment en raison du soupçon portant sur un possible emploi fictif de sa femme, les reports de voix des électeurs de gauche sur l’ancien premier ministre dans l’hypothèse d’un 2nd tour Fillon / Le Pen apparaissent particulièrement faibles: seuls 17% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon choisiraient le député de Paris (73% n’exprimant pas d’intention de vote), tout comme seulement 29% de ceux de Benoît Hamon (66% n’en expriment pas) et 39% des électeurs d’Emmanuel Macron (53% préférant s’abstenir ou voter blanc/nul). Dans l’une ou l’autre des hypothèses, les électeurs ayant opté pour un candidat de second tour se disent, au moment de l’enquête, sûrs de leur choix à plus de 80%.
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