Enquête réalisée en ligne du 3 au 5 avril 2017. Échantillon de 6 274 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus comprenant :
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un échantillon 3 981 personnes ayant répondu avant le deuxième débat organisé par BFMTV et CNews (le soir du 4 avril 2017) représentatif des Français âgés de 18 ans et plus comprenant un échantillon de 3 639 inscrits sur les listes électorales ;
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un échantillon 2 293 personnes ayant répondu après ce débat, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus comprenant un échantillon de 2 097 inscrits sur les listes électorales.
Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e), ainsi que vote au 1er tour de l’élection présidentielle de 2012 pour les intentions et les motivations de vote et la sûreté de choix.
Le 4 avril 2017, BFMTV et CNews ont organisé un débat avec les onze candidats à l’élection présidentielle. Avant et après cette échéance médiatique, Harris Interactive a interrogé pour France Télévisions un échantillon représentatif de 6 274 Français, afin de mesurer les intentions de vote à cette élection, ainsi que les éventuelles évolutions dans les comportements électoraux déclarés. Plus précisément, 3 639 personnes inscrits sur les listes électorales ont été interrogées avant le débat, et 2 097 après.
Que retenir de cette enquête ?
- À l’issue du débat du 4 avril, 77% des Français inscrits sur les listes électorales indiquent s’intéresser beaucoup ou assez à cette élection, soit un niveau qui confirme la baisse tendancielle de l’intérêt depuis plusieurs semaines: alors que 82% des Français se déclaraient intéressés le 9 mars, cette proportion était tombée à 79% le 23 mars, puis à 78% dans les heures précédant le débat du 4 avril et donc à 77% à l’issue de ce même débat.

- Dans ce contexte, ont été testées les intentions de vote de 1er Crédité de 25% des suffrages exprimés, Emmanuel Macron arriverait toujours en tête du 1er tour, malgré un léger recul dans les heures suivant le débat du 4 avril (-1 point). Il devance toujours Marine Le Pen (24%), qui perd également un point par rapport à la mesure réalisée fin mars – même si cette évolution était déjà visible avant le débat (24% également).Toujours aux prises avec le « Penelopegate » et avec le calendrier judiciaire, François Fillon se maintient à 18% des intentions de vote exprimées, soit un niveau stable par rapport à la fin mars, et qui n’a pas évolué à la suite du débat du 4 avril. En nette progression depuis plusieurs semaines, Jean-Luc Mélenchon voit sa dynamique positive encore accentuée suite au débat organisé cette semaine sur BFM TV et C-News : alors qu’il obtenait 13,5% des intentions de vote il y a quinze jours, ce score est passé à 16% dans les jours précédant le débat, puis à 17% aujourd’hui.
Le candidat de la France Insoumise dispose désormais d’un score nettement supérieur à celui du candidat issu de la primaire du Parti socialiste et de ses alliés, Benoît Hamon, qui suit une trajectoire inverse : il recueille 9% des suffrages exprimés à l’issue du débat (contre 10% juste avant le débat et 12,5% il y a quinze jours). Suite au débat, Nicolas Dupont-Aignan voit également son score reculer de 4% à 3% des intentions de vote exprimées. Cette échéance télévisée a également permis à des candidats a priori moins bien identifiés de gagner en visibilité, à l’image de Philippe Poutou et Jean Lassalle, qui atteignent chacun 1% à l’issue du débat. Nathalie Arthaud et François Asselineau avaient déjà atteint ce niveau (1%) avant même l’émission du 4 avril, tandis que Jacques Cheminade reste cité par moins de 0,5% des électeurs exprimant une intention de vote.

- Notons également que la volatilité des électorats, identifiée depuis plusieurs semaines, se réduit pour l’ensemble des candidats : 80% des électeurs de Marine Le Pen et 79% de ceux de François Fillon se déclarent « tout à fait sûrs de leur choix », soit des hausses respectives de 1 et 4 points par rapport à la mesure d’il y a quinze jours.
Surtout, la cristallisation s’accentue parmi les électeurs d’Emmanuel Macron (64%, soit +15 points en huit semaines) mais aussi parmi ceux de Jean-Luc Mélenchon (61%, +3 points en 15 jours), quand bien même les électeurs du candidat de la France Insoumise sont désormais plus nombreux. La sûreté de choix progresse également parmi les électeurs de Benoît Hamon (63%, soit +10 points en 15 jours), mais cela est davantage attendu au regard de la réduction de son socle électoral, qui comprend en proportion davantage de personnes déjà décidées.
- Comme au cours des dernières semaine, parmi les Français exprimant une intention de vote au 1er tour, seuls les sympathisants d’En Marche et du Front National affirment aujourd’hui voter « à l’unisson » pour leur candidat (Emmanuel Macron pour 93% des premiers, Marine Le Pen pour 97% des seconds). Les sympathisants des autres formations politiques se montrent toujours plus partagés. Au Front de Gauche, si 76% des sympathisants choisissent Jean-Luc Mélenchon, 8% voteraient dès le 1er tour pour Benoît Hamon et 7% pour Emmanuel Macron.
Au sein des proches du PS, seuls 31% affirment souhaiter voter pour le candidat désigné par la primairede la « Belle Alliance Populaire » : la tentation d’un vote en faveur Jean-Luc Mélenchon s’accentue (18%, soit une hausse de 9 points en un mois), de même que celle d’un vote en faveur d’Emmanuel Macron (43%, soit +4 points en quinze jours pour retrouver le niveau observé il y a un mois). Enfin, le vote en faveur d’Emmanuel Macron tente également 10% des proches des Républicains, bien que 71% choisiraient François Fillon (et 13% Marine Le Pen).
- En termes de motivations de vote au 1er tour, les principaux électorats évoquent tous la place centrale qu’occupe le programme de leur candidat dans leur choix, et tout particulièrement les Français optant pour François Fillon (77%) ou pour Jean-Luc Mélenchon (73%). L’honnêteté et la capacité à porter des idées nouvelles apparaissent comme des dimensions prioritaires dans la motivation du vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, dans une moindre mesure concernant Emmanuel Macron, tandis que seuls 26% des électeurs de François Fillon évoquent l’honnêteté pour expliquer leur choix.
Les électeurs de l’ex-Premier ministre, comme ceux de la Présidente du Front National, citent toujours parmi leurs premières motivations le souhait de voir leur candidat réellement accéder à l’Elysée (respectivement 71% et 56%). Enfin, dans un contexte où la défiance vis-à-vis des responsables politiques reste forte, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen motivent toujours particulièrement leur choix de vote par la plus grande proximité perçue de leur candidat avec leurs préoccupations (respectivement 67% et 55%).
- Dans l’hypothèse d’un duel de 2nd tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les Français choisissent toujours majoritairement le fondateur d’En Marche (62%, contre 38% pour la candidate du Front National), mais l’écart se resserre sensiblement par rapport à la mesure réalisée il y a quinze jours (65% contre 35%), sans que le débat du 4 avril n’ait joué un rôle particulier à ce niveau. Dans le détail, ces scores non négligeables de Marine Le Pen s’expliquent toujours par les reports de plus en plus mauvais des électeurs de 1er tour vers Emmanuel Macron.
Seuls 42% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour glisseraient – aujourd’hui – un bulletin Emmanuel Macron au 2nd, soit une baisse de 9 points en quinze jours. Le vote pour l’ancien Ministre de l’Economie reste plus aisé parmi les électeurs de Benoît Hamon (66%, en dépit d’un recul de 5 points en quinze jours). Enfin, les électeurs de François Fillon, dans l’hypothèse de l’absence de leur candidat du 2nd tour, se montrent de plus en plus partagés: 36% (-6 points) opteraient pour Emmanuel Macron, 28% (+5 points) pour Marine Le Pen et 36% (+1 point) n’exprimeraient pas de vote.
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