Paris, le 19 mai 2014 – Dans la perspective des prochaines élections européennes, Harris Interactive a réalisé pour Le Parisien/Aujourd’hui en France une enquête auprès d’un échantillon représentatif de Français. Cette étude avait pour objectifs de dresser un état des lieux des représentations des Français à l’égard de l’Union Européenne, de mettre au jour le jugement qu’ils portent sur l’action de cette dernière et, dans ce contexte, de mesurer la manière dont ils appréhendent le scrutin du 25 mai.
Que retenir de cette enquête ?
- L’Union Européenne représente avant tout, pour les Français, un espace de libre circulation des biens (82%) et des personnes, que ce soit pour voyager ou travailler (85%), quand seuls 36% et 29% respectivement lui associent « prospérité économique » et la « protection sociale ».
- 84% reconnaissent que l’Europe est une bonne idée (contre 16%) ; jusqu’à 43% des sympathisants du Front National ne sont pas en accord avec cette assertion. Toutefois, dans la pratique, plus de 7 Français sur dix estiment que cette idée n’est pas bien appliquée actuellement.
- Les Français se montrent extrêmement divisés s’agissant des bénéfices que la France peut potentiellement tirer de son appartenance à l’Union. Si 38% d’entre eux estiment que le pays gagne à en faire partie, 27% pensent qu’elle y perd. Plus d’un tiers ont une opinion neutre. Dans ce contexte, 39% souhaitent que les pouvoirs de l’UE soient amoindris pour redonner davantage de latitude aux Etats, contre 26% qui souhaitent qu’ils soient renforcés. Un tiers plaide pour le maintien de la répartition actuelle.
- 73% des Français sont favorables à ce que la France reste dans l’Euro, contre 26% qui souhaitent qu’elle en sorte, proportion qui reste largement minoritaire mais qui progresse de 10 points en 2 ans1.
- Pour 2/3 des Français, l’Union Européenne est une construction « artificielle », regroupant des états membres qui ne partagent pas vraiment des valeurs, des modes de vie, des systèmes politiques, contre 33% seulement qui partagent un point de vue contraire.
- Le décalage observé entre ce qui est prioritairement attendu par les Français, et ce dont l’Union Européenne semble à même de se saisir actuellement contribue inévitablement à alimenter le scepticisme voire la défiance des Français à l’égard de cette institution. Seule l’action menée au niveau européen en matière de droits de l’homme apparaît à la fois comme étant importante et satisfaisante.
- Les Français placent en tête de leur motivation de vote l’emploi (50% des citations), devant la protection sociale (38%), l’économie (37%) et dans une moindre mesure les déficits, dettes publiques (29%). Si l’immigration émerge également comme un déterminant de vote important (31%), ce thème apparaît toutefois comme plus secondaire au regard du poids des dimensions économiques et sociales et des attentes qu’elles cristallisent.
- Un Français sur deux indique qu’il votera avant tout en fonction d’enjeux nationaux contre 49% qui le feront au regard d’enjeux européens. 30% des électeurs ont l’intention d’exprimer leur insatisfaction à l’égard de François Hollande et du gouvernement à l’occasion de ce scrutin, soit plus 10 points par rapport à ce que l’on mesurait lors des récentes élections municipales.
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