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Du bien vivre au bien vieillir

Enquête Harris Interactive pour les zOOms de l'Observatoire Cetelem

Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 31 août au 1er septembre 2022. Échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

Paris, le 6 octobre,

 

Être un proche aidant aujourd’hui : quel niveau d’investissement et quels arbitrages ?

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Que retenir de cette enquête ?

 

 

La perte d’autonomie : une perspective qui suscite une vive inquiétude

 

  • Lorsque l’on évoque les notions de dépendance et de perte d’autonomie, les Français pensent d’emblée au grand âge (« vieillesse », « retraite »…), et ce, plus souvent qu’au handicap ou à la maladie. Pour eux, la perte d’autonomie est souvent synonyme de « difficultés» en tout genre, de « tristesse », de « solitude » voire d’« isolement »… Une perspective qui suscite parfois la « peur » et l’« angoisse ». En miroir, la perte d’autonomie évoque également la nécessité d’une « aide », d’une « assistance » à l’égard de la personne dépendante, et les Français citent spontanément les structures d’accueil dédiées à la perte d’autonomie, comme les EHPAD.

 

  • Associée à des situations difficiles et à des émotions négatives, l’éventualité d’une perte d’autonomie suscite une vive anxiété chez les Français. Pas moins de 78% se disent inquiets à l’idée de connaître un jour une situation de perte d’autonomie, dont 40% que cela inquiète « beaucoup ». Aussi, cette appréhension traverse les générations puisque même chez les plus jeunes, l’idée inquiète une large majorité (72% chez les 18-35 ans) – les plus inquiets restant néanmoins les tranches d’âge intermédiaires (50-64 ans). Mais la perte d’autonomie suscite encore davantage de craintes lorsqu’on l’imagine affecter un proche plutôt que soi-même : ainsi, 84% des Français se disent inquiets à l’idée qu’un de leurs proches soit touché par cette situation.

 

  • Si l’éventualité d’une dépendance à venir inquiète, celle-ci fait déjà partie du quotidien d’une partie non négligeable de la population, touchée de près ou de loin par cet enjeu. En effet, la majorité des Français (6 Français sur 10) indiquent avoir déjà connu un proche en situation de perte d’autonomie (que ce soit à cause de l’âge, d’une maladie, d’un handicap, etc.), dont 25% déclarent connaître cette situation aujourd’hui. Ainsi, et dans la mesure où ce chiffre ne varie que peu selon l’âge, on peut considérer que l’enjeu de l’aidance concerne aujourd’hui la société française dans son ensemble.

 

 

L’aidance, un enjeu de société encore mal pris en compte aux yeux des Français

 

  • Véritable enjeu de société, la perte d’autonomie est loin de laisser les Français indifférents. La situation des aidants non plus, puisque 92% des Français reconnaissent que les aidants sont confrontés à une situation difficile, et 80% trouvent que ceux-ci sont de plus en plus nombreux en France. Malgré cela, les Français ressentent un cruel manque d’information sur le sujet : seuls 27% d’entre eux se disent bien informés sur le statut d’aidant, et 34% pensent que les aidants sont bien informés sur leurs droits. Des proportions légèrement plus élevées chez les aidants eux-mêmes, mais qui restent néanmoins minoritaires (respectivement, 40% et 43% seulement). Aussi, jamais plus d’une moitié des aidants déclarent se sentir bien informés sur chacun des aspects de l’aidance, qu’il s’agisse des aides financières accessibles aux aidants (39%), des sources d’informations disponibles (46%), ou des formations existantes sur le sujet (39%).

 

  • Ce manque d’information se double également d’un manque d’accompagnement aux yeux des Français. En effet, d’une manière générale, aucun acteur ne paraît accompagner suffisamment les aidants aux yeux de plus de 6 Français sur 10, qu’il s’agisse des professionnels de santé (62%), de l’entourage familial (60%), des associations (60%)…Quant à l’État ou aux entreprises, moins de 30% des Français jugent qu’ils accompagnent bien les aidants à l’heure actuelle (29% pour l’État, 27% pour les employeurs et 23% pour les entreprises d’une manière générale). Les collectivités territoriales, quant à elles, sont perçues un peu plus positivement à cet égard, puisque 40% estiment qu’elles accompagnent bien les aidants.

 

  • Les aidants eux-mêmes témoignent d’un ressenti plus nuancé en ce qui concerne l’accompagnement fourni par les différentes structures : en effet, près de 4 aidants sur 10 jugent positivement l’accompagnement de l’État à leur égard (39%, contre 29% en moyenne), et 37% en pensent de même pour les employeurs (contre 27% en moyenne).

 

 

La vie des aidants : une mission au quotidien et des arbitrages difficiles

 

  • Aujourd’hui, 1 personne sur 5 (20%) déclare venir en aide à un proche de manière régulière et fréquente. Une situation qui concerne autant les hommes que les femmes, et qui touche également souvent les plus jeunes. Aussi, l’aidance touche l’ensemble des catégories de revenus dans des proportions similaires. Et pour cause, lorsque l’on est aidant, c’est davantage pour des raisons humaines que financières : en effet, 40% des aidants indiquent remplir ce rôle principalement pour des raisons émotionnelles – pour éviter à leur proche de devoir quitter son domicile –, quand seuls 16% indiquent le faire principalement par manque de ressources financières. Les raisons humaines priment donc, mais le consensus est loin d’être écrasant parmi les aidants : 35% d’entre eux mentionnent principalement des raisons d’ordre pratique (organisation ou ressources financières) plutôt que des raisons d’ordre émotionnel. Au global, 60% des aidants indiquent remplir ce rôle avec plaisir quand 40% indiquent qu’ils éviteraient de le faire s’ils pouvaient faire autrement.

 

  • Concrètement, les aidants déclarent apporter un soutien très régulier à leur proche. Il s’agit d’un soutien quotidien pour 46% d’entre eux, et légèrement moins fréquent pour les 54% restants. Ce soutien est apporté le plus souvent à un ascendant : un parent (45%) ou un grand-parent (18%), quand il ne s’agit pas d’un autre membre de la famille (19%). L’aidance apportée au conjoint s’avère légèrement moins fréquente (12% des aidants). Dans le cadre de leur rôle d’aidant, les personnes concernées déclarent surtout rendre visite à leur proche (90%), mais aussi s’occuper de diverses tâches : courses, administratif, suivi médical et tâches ménagères sont donc le lot d’une majorité d’aidants. Parmi les actions légèrement moins fréquentes : le soutien financier, les soins d’hygiène, et l’hébergement de la personne chez soi, sont des actions qui sont rapportées par moins de la moitié des aidants.

 

  • Les principales difficultés rencontrées par les aidants semblent davantage d’ordre moral que pratique : ainsi, la charge mentale, le stress apparaît comme la première difficulté rapportée (par les aidants comme par la population dans son ensemble), légèrement devant la fatigue physique et le coût financier. La difficulté à trouver des intervenants extérieurs ou le manque d’information sont cités de manière plus secondaire.

 

  • Lorsqu’il s’agit d’arbitrer entre différentes solutions pour prendre en charge une personne dépendante, les Français n’expriment pas un consensus très net. Ainsi, si le placement en établissement spécialisé apparaît assez nettement comme la solution la plus onéreuse, ils se montrent plus partagés quant à la solution la plus facile à vivre pour l’entourage : le maintien à domicile est certes privilégié, mais les autres solutions ne sont pas exclues pour autant. Néanmoins, d’une manière générale, les aidants privilégient davantage que l’ensemble des Français le maintien à domicile.

 

 

L’aidance en entreprise : entre besoin de reconnaissance et manque d’information

 

  • D’une manière générale, il paraît assez difficile aux Français de concilier aidance et vie professionnelle. Ainsi, pour plus des ¾ de la population, il est difficile en tant qu’aidant de faire accepter son statut et de progresser dans sa carrière… Cependant, les aidants actifs, eux-mêmes confrontés à cet enjeu, parviennent un peu mieux à voir comment concilier sphère professionnelle et rôle d’aidant, même si les difficultés sont réelles. Quand 36% d’entre eux pensent qu’il est facile de progresser dans sa carrière tout en étant aidant, seuls 19% dans la population générale partagent ce ressenti. Ou encore, quand 43% d’entre eux pensent qu’il est facile d’être efficace au travail en étant aidant, seuls 23% en pensent de même dans la population générale.

 

  • Même s’ils envisagent sensiblement plus facilement que les autres la possibilité d’allier vie professionnelle et vie d’aidant, les aidants actifs sont confrontés à des difficultés importantes dans la sphère professionnelle : ainsi, 58% d’entre eux déclarent avoir déjà dû prendre un congé imprévu en raison de leur rôle d’aidant, et les aménagements d’horaires ou arrêts de travail concernent près de la moitié d’entre eux (respectivement 49% et 44%). Aussi, les attentes qui pèsent sur les entreprises à l’égard des aidants concernent principalement les aménagements du temps de travail : horaires plus flexibles, temps partiel dédié à l’aidance, etc. Ces attentes s’avèrent nettement plus fortes que celles liées à l’information des aidants (conseils personnalisés, informations sur le rôle d’aidant, etc.). Des attentes d’autant plus fortes que les Français connaissent mal les dispositions déjà en place en faveur des aidants. En effet, seuls 36% de la population indiquent avoir déjà entendu parler du congé de proche aidant. Si cette proportion atteint 63% chez les aidants actifs, principaux concernés, ceux-ci restent donc loin d’être parfaitement informés sur le sujet.

 

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