Enquête réalisée en ligne du 17 au 21 novembre 2022. Échantillon de 1 018 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Paris, le 13 décembre 2022,
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Que retenir de cette enquête ?
La santé, pierre angulaire d’une vieillesse heureuse
- Spontanément, lorsque l’on parle aux Français de « bien vieillir », ils évoquent ce qui apparaît à leurs yeux comme une condition sine qua non d’une vieillesse heureuse : rester en bonne santé. Évoquée par la quasi-totalité des interrogés, la santé revêt plusieurs facettes : ne pas avoir de maladies, être suffisamment mobile, rester autonome, avoir de l’énergie… Si elle apparaît de loin au premier plan des évocations, d’autres enjeux poignent également à l’arrière plan, en particulier le lien social, notamment avec la famille, mais aussi l’argent, via l’idée d’avoir pension de retraite suffisante.
- La santé est donc au cœur des préoccupations quand on pense au « bien vieillir ». Aussi, pour les Français, quelqu’un qui a « bien vieilli » se remarque davantage par son état de forme physique (62%) que par le fait d’être resté jeune dans sa tête (26%) ou d’avoir gardé une apparence extérieure peu altérée par l’âge (12%). Une vision partagée tant par les femmes que par les hommes.
- Outre le fait de garder une bonne santé et de l’autonomie, les Français attachent de l’importance à de nombreux autres facteurs pour permettre une vieillesse heureuse : parmi eux, le fait d’être bien entouré apparait comme un élément cardinal (cité comme « très important » par 55%), mais aussi le fait d’avoir des loisirs (51%) et une vie bien remplie au quotidien (30%), ainsi que des revenus confortables (35%). Le fait de garder une activité professionnelle – qu’elle soit rémunérée ou bénévole – et le fait d’avoir une sexualité épanouie sont des facteurs qui comptent seulement au second plan. Si les Français les plus âgés eux-mêmes mettent moins l’accent que leurs cadets sur l’importance des revenus (seulement 25% « très important » chez les 65 ans et plus) ou sur le fait d’être bien entouré (45%), ils se montrent surtout attentifs aux enjeux de santé et de mobilité.
L’hygiène de vie : le meilleur anti-âge aux yeux des Français ?
- Aux yeux des Français, on ne peut donc pas bien vieillir sans être en bonne santé. C’est pourquoi, à titre personnel, ils estiment important pour eux de ralentir leur propre vieillissement en termes de santé (90%, dont 54% « très important »). Un axe santé qui n’exclut pas l’importance qu’ils accordent au fait de vieillir le plus lentement possible dans leur état d’esprit (84%) ainsi que dans leur apparence physique (72%).
- Pour parvenir à cet objectif de ralentir le vieillissement dans ses différents aspects, les Français identifient certains réflexes efficaces à adopter au quotidien. En premier lieu, le sommeil (97%), l’exercice physique (96%) et une alimentation saine (95%) sont perçus à l’unanimité ou presque comme efficaces pour ralentir le vieillissement. À l’inverse, le tabac (96%), l’alcool (89%) et dans une moindre mesure, la pollution (84%), sont largement perçus comme des substances à éviter si l’on souhaite rester jeune plus longtemps. Mais ce n’est pas tout : le fait de garder le lien social apparaît comme tout aussi efficace que ces éléments (93%). Les Français privilégient au fond nettement les habitudes de vie au détriment des produits spécifiquement anti-âge à consommer de manière ponctuelle, dont ils indiquent douter de l’efficacité : ainsi, moins de la moitié de la population jugent efficaces les cosmétiques, soins et compléments alimentaires anti-âge. Un jugement nettement genré, les femmes étant bien plus confiantes dans l’efficacité des cosmétiques anti-âge que les hommes (60% contre 35%).
- D’une manière générale, les Français déclarent avoir adopté des habitudes qui correspondent aux réflexes qu’ils jugent efficaces contre le vieillissement. Néanmoins, ils ne les appliquent pas toujours systématiquement dans leur vie quotidienne. Ainsi, si 96% jugent qu’il est efficace de pratiquer une activité physique pour ralentir son vieillissement, ils ne sont que 76% à déclarer avoir pris cette habitude, dont seulement 39% tout à fait. Bien davantage convaincues que les hommes de leur efficacité, les femmes sont nettement majoritaires à indiquer avoir recours à des cosmétiques anti-âge (67% contre 26% des hommes).
- S’il existe un doute sur l’efficacité des produits anti-âge accessibles sur le marché, notamment chez les hommes, les Français sont également réticents à l’égard de la médecine et de la chirurgie esthétiques anti-âge : 73% s’y refusent totalement. Parmi les 27% restants, 5% déclarent avoir déjà franchi le pas, et 22% pourraient l’envisager. Un chiffre paradoxalement plus élevé chez les plus jeunes, pourtant moins concernés directement par le vieillissement que leurs aînés.
- Entre méfiances et réticences, les Français dépensent finalement une somme modérée dans les produits ou des soins anti-âge. Lorsqu’on leur demande quel budget ils y consacrent par an, les estimations s’avèrent plutôt raisonnables : en moyenne, 157 € par an, soit un peu plus de 13 € par mois. Un chiffre qui varie néanmoins quasiment du simple au double selon le sexe (206 € en moyenne chez les femmes, soit un peu plus de 17 € par mois, contre 104 € chez les hommes, soit un peu moins de 9 € par mois) et qui dépend également des revenus disponibles. En revanche, les estimations sont semblables quel que soit l’âge au-delà de 35 ans.
Retraite : des projets plein la tête
- Si les Français souhaitent ralentir leur propre vieillissement, c’est aussi pour pouvoir profiter pleinement de leur retraite, qu’ils considèrent comme une période de vie à part entière. En effet, les actifs s’imaginent volontiers leur future retraite, avec divers projets : passer du temps avec leurs proches pour 89% d’entre eux, se reposer (86%), pratiquer un loisir qu’ils n’ont pas le temps de faire à l’heure actuelle (83%), ou encore voyager (79%). Moins nombreux, certains envisagent aussi de s’engager dans la vie associative (55%). Et si les actifs sont confiants dans leur future forme physique quand viendra l’âge de prendre leur retraite, ils sont en revanche moins assurés quant à l’état de leurs finances : seuls 58% pensent qu’ils auront assez d’argent pour pouvoir profiter de cette période de la vie et seuls 56% anticipent des revenus complémentaires à leur pension de retraite.
- Mais qu’en est-il des retraités eux-mêmes ? En grande majorité (9 sur 10), ils indiquent être assez en forme pour pouvoir profiter de leur retraite. La plupart indiquent passer du temps avec leurs proches (famille ou amis) et se reposer, réalisant les ambitions des actifs d’aujourd’hui. Par contre, si 55% des actifs pensent s’engager dans la vie associative lors de leur retraite, seuls 25% des retraités indiquent l’avoir réellement fait. Aussi, quand 79% des actifs pensent profiter de leur retraite pour voyager, 59% des retraités déclarent le faire. Côté finances, les retraités rassurent sans contredire les craintes des actifs : si 66% indiquent avoir suffisamment d’argent pour profiter de leur retraite, seuls 26% indiquent disposer de revenus complémentaires à leur pension de retraite.
- À la fois conforme et en décalage avec les ambitions des actifs, la retraite reste un passage de la vie relativement difficile à anticiper. Si la moitié des retraités estiment aujourd’hui que leur retraite correspond à ce à quoi ils s’attendaient, l’autre moitié confient au contraire mener une vie plutôt différente.
L’avenir de la vieillesse : vers un nouvel âge d’or ?
- L’âge de la retraite apparaît donc comme un moment de vie à part entière, dont les Français veulent profiter au maximum et en bonne santé. Aussi, ils ont le sentiment que le regard de la société sur la vieillesse a évolué dans un sens positif : pour 85%, les corps des seniors sont plus souvent représentés aujourd’hui que par le passé, et pour 83% il est plus facile d’assumer des signes de vieillissement. La sexualité des seniors n’est même plus un tabou pour 78% des interrogés. L’âge serait-il donc une fierté devenue facile à vivre ? Force est de constater qu’il reste quelques ombres au tableau : les Français pointent par exemple une certaine inégalité entre hommes et femmes face au vieillissement, perçu comme mieux accepté chez eux que chez elles. Aussi, pour 85% des Français, les produits anti-âge sont plus en vogue que par le passé, signe que, malgré les discours sur la prévalence de la santé, la capacité à accepter le vieillissement de l’apparence est encore loin d’être acquise à leurs yeux.
- Pour accompagner les seniors dans cette période de leur vie, les Français font confiance aux nouvelles technologies et au numérique, perçus comme utiles à plusieurs égards : lutter contre l’isolement (88%), améliorer le confort de vie (88%), et donc améliorer le bien-être (82%). Convaincus également par les bénéfices que pourraient offrir ces technologies en termes de santé (76%) ils le sont un peu moins par leur capacité à ralentir le processus de vieillissement en lui-même (54%).
- Les technologies les plus plébiscitées par les Français pour améliorer la qualité de vie des seniors sont principalement les services connectés (livraisons, courses en ligne, etc., 85%) et les nouveaux moyens de communication type Skype, Whatsapp, etc (80%), qui permettent d’entretenir un lien avec les autres. À l’intérieur du domicile, la domotique et les robots d’assistance paraissent également prometteurs (70% et 73%).
- Ces outils semblent d’autant plus utiles qu’ils favorisent le maintien à domicile, solution privilégiée par la majorité des Français, loin devant toutes les autres. En effet, 92% pensent que rester chez soi le plus longtemps possible permet de vivre une vieillesse satisfaisante… Quand moins de 3 Français sur 10 pensent qu’une maison de retraite ou un EHPAD peuvent offrir une vieillesse convenable. Entre les deux, les options de cohabitation (avec d’autres seniors, avec des jeunes, ou encore avec des aides à domicile) sont perçues comme satisfaisantes par environ 3 Français sur 4, et ce, chez toutes les générations.
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