Paris, le 9 Novembre 2007 – Dans le cadre de l’émission hebdomadaire « Le Talk de Paris » diffusée sur France 24 le vendredi 5 octobre 2007 et pour l‘International Herald Tribune publié le 9 novembre 2007, Harris Interactive a souhaité connaître l’opinion des citoyens de 6 pays (5 pays européens ainsi que les USA) sur la communauté internationale.
Enquête réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 6 645 adultes, dont 5 517 (âgés de 16 à 64 ans) en France, Allemagne, Grande Bretagne, Espagne et aux États-Unis, et 1128 (âgés de 18 à 64 ans) en Italie : France 1 122 ; Allemagne 1 126 ; Grande Bretagne 1 138 ; Italie 1 128 ; Espagne 1 090 et USA 1 041.
Le sondage mené du 3 au 15 octobre 2007 par l’institut Harris Interactive pour Le Talk de Paris, France 24 et l’International Herald Tribune est la suite d’un sondage mené entre le 30 novembre et le 9 décembre 2006 sur de grands thèmes internationaux : le moral des citoyens, la cote de popularité des chefs d’État et de Gouvernement, l’Irak, l’Iran et l’influence des pays et de l’Europe dans le monde.
Le moral des citoyens à la baisse
Contrairement à décembre 2006, où l’optimisme était général, le sondage d’octobre 2007 voit certains pays passer sous la barre des 50% de personnes optimistes quant à l’évolution de leur situation personnelle. D’autre part, les résultats ont chuté de manière importante dans tous les pays.
Les Britanniques et les Italiens sont les moins optimistes : respectivement 47% (-19 points par rapport à décembre 2006) des répondants en Grande-Bretagne et 44% (-23 points) en Italie sont optimistes quant à l’évolution de leur situation personnelle.
Les autres pays de l’enquête se montrent plus optimistes, mais avec des scores en très nette baisse : les optimistes sont 68% aux États-Unis (-13 points), 64% en Espagne (-21 points), 62% en France (-10 points) et 61% en Allemagne (-12 points).
La cote de popularité des chefs d’État et de Gouvernement
Parmi les chefs d’État et de Gouvernement dont la popularité est la plus faible, aucun changement majeur n’a été observé entre les sondages de décembre 2006 et d’octobre 2007. En effet, George W. Bush (USA) reste peu apprécié des Européens et récolte le meilleur score au sein de son pays (36%), Mahmoud Ahmadinejad (Iran) ne dépasse pas les 7% d’opinion positive, Fidel Castro (Cuba) et Hugo Chávez (Venezuela) oscillent entre 10 et 25% d’opinion positives.
Seul Vladimir Poutine (Russie), très peu apprécié globalement, montre une progression en Italie où il passe de 14% d’opinion positives à 21%, soit une augmentation de 7 points.
Les autres chefs d’Etat et de Gouvernement concernés par le sondage voient leur popularité varier positivement ou négativement selon les pays, les nouveaux venus étant généralement mieux appréciés que leurs prédécesseurs :
Nicolas Sarkozy (France) successeur de Jacques Chirac : le nouveau Président Français a vu sa cote de popularité augmenter par rapport à celle de Jacques Chirac en décembre 2006 dans tous les pays interrogés sauf en Allemagne : France : +20 points (par rapport à Jacques Chirac) à 56%, Italie : +18 points à 57%, Espagne : +12 points à 53%, Grande-Bretagne : +9 points à 26%, Etats-Unis : +8 points à 25%, Allemagne : -22 points à 33%.
Gordon Brown (Grande-Bretagne), successeur de Tony Blair : l’actuel Premier Ministre britannique jouit globalement d’une meilleure cote de popularité en Europe que son prédécesseur : il recueille 41% d’opinions positives en France (contre 31% pour Tony Blair en décembre 2006), 42% en Allemagne (contre 32%), 48% en Grande-Bretagne (contre 25%) et 42% en Espagne (contre 27%). Seuls les Italiens l’apprécient légèrement moins : 43% contre 50%. Aux Etats-Unis, la tendance est nettement inverse à celle de l’Europe : seuls 37% des Américains interrogés ont une bonne opinion de Gordon Brown contre 64% pour Tony Blair l’an dernier, ceci s’expliquant notamment par un taux élevé (55%) de personnes ne se prononçant pas.
Angela Merkel (Allemagne) : la chancelière allemande bénéficie d’une bonne cote de popularité en Europe : 76% en France (+21 points), 67% en Italie (+6 points), en Espagne (+7 points) et en Allemagne (+16 points). Seule la Grande-Bretagne se démarque, avec 34% d’opinions positives, score comparable aux Etats-Unis : 30%.
Romano Prodi (Italie) : il voit sa popularité baisser au sein de son pays (29% contre 35% en décembre 2006) et augmenter en Espagne (44% contre 34% en décembre 2006). Dans les autres pays du sondage, sa cote de popularité reste fidèle à celle enregistrée en décembre 2006.
José Luis Zapatero (Espagne) : le Premier Ministre espagnol recueille de bons scores en France (62%, +13 points) et en Italie (60%, +9 points). Dans son propre pays, le score en plus mitigé (53%, similaire à décembre 2006). Dans les autres pays de l’enquête, il oscille entre 19 et 32%.
Les 3 pays considérés comme les plus influents dans le monde restent les États-Unis, la Chine et la Russie.
L’influence des Etats-Unis est incontestable : la quasi totalité des citoyens interrogés considèrent son influence comme importante (98% des Français, 97% des Italiens, 96% des Américains, 94% des Allemands et des Espagnols et enfin 91% des Britanniques).
La Chine arrive en deuxième position des pays les plus influents et la Russie en troisième position. Il existe peu d’évolution dans les scores depuis la dernière vague en décembre 2006.
La perception de l’influence de la France dans le monde varie selon les pays. En effet, si dans l’ensemble, la France est considérée comme influente par près des trois quarts des personnes interrogées, les Britanniques (58%) et les Espagnols (79%) sont moins nombreux qu’en décembre 2006 à considérer son influence comme importante (respectivement -8 points et -7 points).
L’influence de l’Europe en déclin depuis décembre 2006
Si l’influence de l’Europe dans le monde reste incontestable (environ trois quarts des personnes interrogées considèrent son influence comme importante), elle enregistre une baisse notable. 67% des Italiens considèrent son influence comme importante (-16 points), 70% des Français (-4 points), 74% des Britanniques (-12 points), 83% des Allemands (-7 points) et 82% des Américains (-8 points). Les Espagnols sont les plus nombreux à considérer l’Europe comme influente, et ce de manière stable depuis décembre 2006 (92%).
Un consensus toujours fort autour du retrait des forces en Irak
Globalement, les répondants se montrent massivement favorables au retrait des forces présentes en Irak.
Cependant, selon les pays, l’opinion sur le mode de retrait a pu évoluer :
– En France, les répondants se prononcent aujourd’hui plus en faveur d’un retrait immédiat (56% contre 40% en décembre 2006) que d’un retrait dans quelques mois (34% contre 50% en décembre 2006).
– En Espagne : même si les Espagnols sont aussi nombreux qu’en décembre 2006 à souhaiter le retrait des troupes d’Irak (84%), les modalités selon lesquelles ils envisagent ce retrait ont évolué : comme en France, ils sont plus nombreux à souhaiter un retrait immédiat (54%, +7 points) et moins nombreux à opter pour un retrait dans quelques mois (30%, -7 points).
– En Allemagne, la tendance est inverse : les citoyens souhaitent plutôt un retrait dans quelques mois (47%, +8 points) qu’un retrait immédiat (28%, -15 points) et ils sont moins nombreux à souhaiter que les troupes se retirent : 75% contre 82% en décembre 2006.
– En Italie : la volonté de retrait est plus forte qu’avant (82%, +9 points), avec une plus forte proportion de la population de ralliant à l’idée d’un retrait dans quelques mois (44%, +11 points).
En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, les opinions n’ont pas changé depuis décembre 2006 : 82% des Britanniques souhaitent le retrait et 67% des Américains.
La voie diplomatique doit être privilégiée pour une sortie de crise iranienne
A l’exception des Etats-Unis, très divisés sur le sujet, la majorité des Européens interrogés considèrent qu’il faut utiliser les efforts diplomatiques pour que l’Iran arrête son programme nucléaire d’enrichissement d’uranium : 53% des Espagnols, 52% des Italiens, 51% des Allemands, 50% des Français et 44% des Britanniques.
La seconde solution consisterait à imposer des sanctions économiques et commerciales à l’Iran : environ un tiers des personnes interrogées pense que cette solution doit être privilégiée. Toutefois, si cette solution était retenue, elle devrait être encadrée par l’ONU.
22% des Américains favorables aux sanctions économiques et commerciales à l’encontre de l’Iran estiment toutefois que, s’il n’y a pas d’accord possible aux Nations Unies, ces sanctions devront être imposées en dehors du cadre de l’ONU.
Enfin, 47% des Américains favorables aux frappes militaires contre les installations nucléaires iraniennes estiment que sans accord au sein des Nations Unies, ces frappes pourront être menées en dehors de son cadre.
En savoir plus :
Sur www.france24.com : émission présentée Ulysse Gosset dans « Le Talk de Paris »
Sur www.iht.com : le site Internet de l’International Herald Tribune