A la demande de RTL, Harris Interactive a interrogé, comme chaque fin d’année depuis 2009, les Français afin de connaître la manière dont ils évaluent rétrospectivement l’année écoulée et la manière dont ils abordent celle qui s’annonce.
A quelques mois d’un scrutin présidentiel, et après une année 2015 marquée par les attentats en région parisienne et considérée par les répondants comme la pire depuis le lancement de ce baromètre, quel bilan les Français tirent-t-ils de l’année 2016 dont ils attendaient beaucoup ? Le jugement négatif porté depuis 4 ans a-t-il encore empiré ? Dans ces conditions, comment les Français abordent-ils l’année 2017 ? Quels sujets jugent-ils particulièrement importants pour le gouvernement ?
Et sont-ils optimistes quant à la possibilité de voir la situation s’améliorer au cours des douze prochains mois ? Enfin, en cette année d’élection présidentielle, quel candidat peut le mieux insuffler de l’optimisme à ses concitoyens ?
Plus d’un Français sur deux (54%) considère que 2016 s’est avérée une année négative pour lui et ses proches, tandis que 43% portent un regard positif sur les douze mois écoulés.
Pour mémoire, ces chiffres étaient exactement les mêmes en décembre 2015, et confirment la tendance déjà observée par le passé : lors des quatre dernières mesures, la proportion de Français jugeant négativement l’année écoulée dépasse celle des Français la qualifiant de « positive ».
Cette stabilité d’ensemble ne doit néanmoins pas cacher des évolutions au sein des différentes catégories de la population française : les plus jeunes (moins de 35 ans) et les actifs sont davantage enclins à qualifier l’année 2016 de positive (respectivement 54% et 47%, soit une hausse de respectivement +8 et +3 points par rapport à l’année précédente) que leurs aînés de 50 ans et plus (36%, -6 points).
Notons qu’en décembre 2015, soit quelques semaines après les attentats de Paris, les Franciliens n’étaient que 36% à qualifier l’année 2015 de positive (-11 points par rapport à 2014). Désormais, 45% d’entre eux portent un jugement positif sur l’année 2016, soit un retour à un niveau proche de celui mesuré avant les attentats.
Face à cette évaluation partagée de l’année qui s’achève, une majorité de Français (58%) affiche son optimisme à un niveau personnel pour 2017 (contre 40% pessimistes).
Notons la progression linéaire de l’optimiste au cours des six dernières années, de point de vue minoritaire en 2011 (44%) à opinion majoritaire aujourd’hui. Cette évolution est particulièrement portée par les catégories populaires dont l’optimisme déclaré a progressé de 9 points en un an, pour s’établir à 62%, dépassant désormais l’optimisme des catégories supérieures (61%, stable).
Une lecture politique de ces évolutions depuis 2010 met en exergue une nette progression de l’optimisme déclaré des sympathisants du Parti socialiste suite à l’élection de de François Hollande (de 42% fin 2011 à 73% fin 2013, puis stable au cours du mandat de ce-dernier).
A cette progression répond une érosion de l’optimisme parmi les sympathisants UMP (aujourd’hui Les Républicains) entre décembre 2010 et décembre 2014 (de 81% à 43%), puis une reprise récente en décembre 2016 (66%), notamment sans doute suite à la bonne tenue de la Primaire de la droite et du centre et à quelques mois de l’élection présidentielle que nombre d’entre eux anticipent comme gagnable par François Fillon.
En dépit de la nouvelle déception qu’a pu constituer l’année 2016 pour des répondants qui, il y a douze mois, se disaient déjà majoritairement optimistes, les Français continuent à espérer des améliorations pour les douze prochains mois. Spontanément, c’est-à-dire sans qu’aucune réponse ne soit suggérée, ils souhaitent à la France davantage de « sécurité » (et notamment la « paix », une meilleure lutte contre le « terrorisme ») et un recul du « chômage » (qui serait favorisé par une amélioration de « l’économie », davantage de « croissance »).
Les thèmes du « pouvoir d’achat », des « inégalités » ou encore de « l’immigration » sont également abordés. Relevons en mineure la référence inédite à l’élection présidentielle à venir, et plus précisément le souhait de voir un nouveau « Président » entrer à l’Elysée, exprimé spontanément par certains Français
Lorsqu’ils sont invités à se prononcer plus précisément sur un nombre défini de domaines d’action attribués au gouvernement, les Français placent très majoritairement la lutte contre le terrorisme et le chômage en tête des priorités pour 2017 (respectivement 78% et 74%).
Notons néanmoins que ces deux champs d’actions ont des trajectoires bien différentes : la lutte contre le terrorisme n’était que la 5ème priorité pour 2015 (à 59%) alors qu’elle est la première pour 2017 (à 78%, +19 points en 2 ans). A l’inverse le chômage, et dans une moindre mesure la lutte contre les déficits publics et la dette, domaines jugés parmi les plus prioritaires pour 2013 (respectivement 1er à 84% et 5ème à 68%) n’ont cessé de reculer au cours des dernières années et constituent désormais des priorités pour 2017 pour respectivement 74% (-10 points) et 46% (-22 points) des Français.
Notons qu’environ 2/3 des Français jugent également prioritaire de mettre en place des politiques publiques visant à améliorer le système social (67%), à mieux lutter contre l’insécurité (67%) ainsi qu’à améliorer le pouvoir d’achat (63%). En fin de tableau comme lors des années précédentes, la culture et le droit de vote des étrangers sont considérés comme des domaines d’actions secondaires (respectivement considérés comme prioritaires par 19% et 7% des répondants).
Le degré de priorité accordé à ces différents domaines peut être analysé à la lumière du niveau d’optimisme dont les Français font preuve quant à la possibilité de voir les choses réellement s’améliorer au cours de 12 prochains mois.
En préambule, notons que l’optimisme reste mesuré, le domaine le suscitant le plus étant la recherche et l’innovation, avec un peu moins d’1 Français sur 2 (46%) estimant que la situation évoluera dans le bon sens en 2017.
Néanmoins, notons que certains sujets parmi les plus prioritaires comptent également parmi ceux pour lesquels les Français sont « relativement » les plus optimistes (environ 3 à 4 Français sur 10), et notamment la lutte contre le terrorisme (78% la trouvent prioritaire et 37% se disent optimistes quant à son évolution), l’éducation/l’école (62% et 33%), l’insécurité (67% et 28%) et la croissance économique (56% et 29%). A l’inverse, certains domaines d’actions pourtant prioritaires ne suscitent que très peu l’optimisme pour 2017 (1 Français sur 4 ou moins) : le chômage (74% le trouvent prioritaire et 24% se disent optimistes quant à son amélioration en 2017), le système social (67% et 21%), le pouvoir d’achat (63% et 20%) et les inégalités sociales (51% et 18%).
A quelques mois du scrutin majeur de la Vème République, l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, comment faire l’impasse sur l’incarnation de cet optimisme pour 2017 par les candidats ? Notons qu’aucune des personnalités testées ne susciterait une hausse de l’optimisme d’une majorité de Français s’il parvenait à l’Elysée.
Néanmoins, bien qu’à un niveau limité, Emmanuel Macron apparaît comme le candidat pouvant susciter le plus d’optimisme (25%, et même 39% parmi les sympathisants socialistes et 95% chez ceux de sa formation « En Marche ! »), devant Marine Le Pen (21%, et même 84% auprès des sympathisants FN soit l’un des plus forts soutiens au sein de sa formation politique de référence) et François Fillon (20%, 70% auprès des sympathisants LR).
Dans une moindre mesure, l’élection de Jean-Luc Mélenchon favoriserait l’optimisme de 13% des Français (et 80% des proches du Front de Gauche), celle de Manuel Valls celui de 12% des Français (et 43% des sympathisants socialistes), soit 1 point de plus que celle d’Arnaud Montebourg (11% auprès des Français, mais 25% au PS et 36% au Front de Gauche) et 2 points de plus que la candidature de François Bayrou (10%). En transversal, notons que l’élection d’aucun candidat testé ne susciterait une hausse de l’optimisme d’une majorité de sympathisants du PS.