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Baromètre Habitat 2022

Enquête Toluna Harris Interactive pour Procivis

Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 25 novembre au 5 décembre 2022. Échantillon de 10 189 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e). Les évolutions sont présentées par rapport aux deux vagues précédentes du baromètre, réalisées respectivement en octobre 2020 et octobre 2021.

 

Quel regard les Français portent-ils sur leur lieu de vie et sur leur logement ? Qu’ils y vivent ou non, comment voient-ils la vie en copropriété, ses avantages, ses inconvénients ?

 

Paris, le 15 décembre,

 

Depuis 2020, Procivis fait appel à Harris Interactive pour interroger les Français sur leur rapport à l’habitat : parcours d’habitation, rapport au bâti et à la densité de l’habitat, lieu de vie idéal et envies de déménagement… En cette fin d’année 2022, Procivis a de nouveau questionné les Français sur ces grands enjeux liés au logement, permettant de mesurer l’évolution des opinions depuis 2 ans maintenant. Et pour cette troisième édition du baromètre, Procivis a choisi d’interroger en particulier la question épineuse de la copropriété : quelle vision les Français ont-ils de ce régime particulier de propriété immobilière ? On peut légitimement se demander pourquoi se pencher, à l’heure des crises multiples que nous vivons – inflation, crise énergétique, menace climatique… – sur un sujet si « hors du temps ». Et pourtant, le thème est plus que jamais lié à notre actualité : en effet, à l’heure où une large part des logements en France doivent être rénovés pour améliorer leur performance énergétique, on peut faire l’hypothèse que le cadre juridique de la copropriété est de nature à freiner les initiatives ou ralentir les projets. Or ce régime concerne plus d’1/4 des logements en France. C’est pourquoi nous avons voulu savoir comment les Français « vivent » la copropriété, ou l’imaginent. A-t-elle si mauvaise réputation auprès d’eux ? Présente-t-elle d’après eux plus d’avantages ou d’inconvénients par rapport à la propriété individuelle ? Le mécanisme de prise de décision qui la régit est-il suffisamment efficace à leurs yeux ? Comment qualifient-ils l’entente entre les voisins et le climat des assemblées générales ? Afin de répondre à ces questions, Harris Interactive a interrogé un échantillon de grande dimension (10 189 personnes), représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

 

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Que retenir de cette enquête ?

 

Un lieu de vie toujours aussi satisfaisant, ce qui n’empêche pas d’avoir parfois envie d’ailleurs

 

Comme l’an dernier, 9 Français sur 10 sont satisfaits de vivre dans leur commune. On mesure le même niveau de satisfaction concernant le logement. Cependant, on est plus souvent « très satisfait(e) » de son logement (41%) que de sa commune d’habitation (30%), en particulier chez les propriétaires (50% très satisfaits de leur logement). Si les Français apprécient leur commune, c’est souvent pour le calme et la tranquillité qu’ils y trouvent, ainsi que pour la proximité des commerces… Et lorsqu’ils ne l’apprécient pas – c’est le cas d’1 Français sur 10 –, ils mentionnent souvent un sentiment d’insécurité, le manque de commerces ou encore de moyens de transport. Le portrait d’un lieu de vie « à taille humaine » se dessine, confirmé par les trajectoires d’habitation de la population : comme l’an dernier, les déplacements se font plus souvent vers des environnements moins denses que vers des environnements plus denses, quel que soit le lieu de vie d’origine. Aussi, les Français aspirent toujours majoritairement à la maison individuelle comme type de logement idéal, de même que l’an dernier malgré un léger recul (76% contre 79% l’an dernier). En particulier chez les résidents d’appartement, la maison semble moins plaire que l’an dernier (52% contre 65% l’an dernier, soit -13 points). Une évolution qui pourrait peut-être s’expliquer par l’éloignement de la période de crise sanitaire et des restrictions de déplacement qui l’ont accompagnée : la maison individuelle avec son extérieur n’apparait peut-être plus aussi idyllique qu’avant.

 

Ainsi, même s’ils sont satisfaits de leur logement en grande majorité, les Français ne vivent pas toujours dans un environnement en phase avec leur idéal de vie. Ce qui peut expliquer pourquoi une part importante de la population envisage de changer de lieu : comme l’an dernier, plus d’1/3 souhaiterait déménager, dont 15% « tout à fait ». L’aspiration au déménagement ne se dément donc pas, de même que les critères de choix d’un éventuel nouveau logement : l’isolation thermique en premier comme l’an dernier (72% « tout à fait prioritaire », +4 points), suivie par la luminosité (63%, +2 points) et l’isolation phonique (63%, +2 points). La différence par rapport à l’an dernier réside davantage dans les démarches entreprises pour donner corps à ce désir de déménagement : celles-ci sont en nette hausse depuis les premières mesures il y a 2 ans, avec 47% de Français qui déclarent avoir consulté des annonces immobilières au cours des derniers mois (+12 points vs. 2020), et 27% qui déclarent avoir réalisé une simulation de crédit (+7 points).

 

 

La copropriété, une mauvaise image ?

 

La copropriété apparaît comme une contrainte surtout aux yeux de ceux qui n’y résident pas. En effet, pour 78% des Français ne vivant pas en copropriété, ce régime de propriété présente plus d’inconvénients que d’avantages… Mais parmi les résidents eux-mêmes, seuls 47% partagent cet avis, 53% estimant que la copropriété est plutôt source d’avantages.

 

En général, la copropriété apparaît comme un inconvénient surtout au regard de la tranquillité que l’on souhaite avoir chez soi, de l’entente entre voisins et des délais d’exécution des travaux. Les avis sont plus mitigés au sujet de la gestion des tâches administratives et des frais d’entretien.

 

Concernant justement l’entretien de l’immeuble, les résidents sont à une courte majorité (54%) satisfaits de ce qui est fait pour la copropriété. Les insatisfaits quant à eux trouvent plus souvent qu’on n’en fait pas assez (34%) plutôt que trop (12%). Cette insuffisance étant davantage pointée par les locataires (39% d’entre eux) que par les propriétaires occupants (28%), qui ne souhaitent pas nécessairement voir le montant des charges de copropriété augmenter. À l’heure actuelle, 58% d’entre eux jugent ce montant trop élevé quand 42% le trouvent raisonnable.

 

À propos des mécanismes de prise de décision au sein de la copropriété, les copropriétaires les jugent plutôt faciles à comprendre (73%), et dans une moindre mesure, efficaces (67%). L’absentéisme lors des Assemblées générales est reconnu par une partie des copropriétaires : 45% des propriétaires occupants avouent manquer parfois des assemblées, un chiffre qui atteint 60% chez les propriétaires bailleurs. Parmi les raisons les plus fréquemment invoquées pour justifier ces absences : le manque de temps, les contraintes horaires liées au travail, et pour beaucoup, le caractère ennuyeux des réunions. Mais malgré ces absences, en règle générale les copropriétaires se montrent plutôt en accord avec les décisions prises lors des AG (85% « souvent d’accord », dont 21% « très souvent »), et indiquent que ces décisions sont prises dans un climat apaisé (76%) plutôt que tendu (24%). Au global, les copropriétaires portent donc un regard relativement positif sur la vie en copropriété, un regard qui s’avère assez similaire entre les propriétaires occupants et les propriétaires bailleurs.

 

 

Des logements pas encore au niveau des exigences des Français en termes de performance énergétique

 

À l’heure où la crise énergétique inquiète les médias et l’opinion, la question de la rénovation énergétique se pose plus que jamais. La plupart des Français pensent que leur logement pourrait être amélioré pour réduire sa consommation énergétique (67%), quand seuls 1/3 de la population pensent que leur habitat est déjà optimal en l’état.

 

Si les Français ont pour beaucoup le sentiment que leur consommation d’énergie peut être optimisée, en revanche ils connaissent mal la classe énergétique de leur logement actuel. Près de la moitié d’entre eux (48%) avouent ne pas savoir à quelle classe appartient leur logement, et les autres tendent à la surestimer : ainsi, 36% de ceux qui se prononcent – i.e. 18% de la population totale – pensent avoir un logement classé A ou B… quand ces classes énergétiques ne représentent en réalité que 5% du parc de logements en France.

 

Quoi qu’il en soit, la classe énergétique du logement apparaît comme un critère d’une importance cardinale dans l’éventualité de l’achat d’un nouveau logement. S’ils devaient acheter un logement pour y habiter eux-mêmes, 94% des Français y verraient un critère important dans leur choix, dont 58% un critère « très important ». Si c’est pour le louer à un locataire, le critère reste tout à fait primordial (86% « important », dont 42% « très important »). Aussi, pour améliorer la performance énergétique de leur logement actuel, 40% des propriétaires indiquent avoir fait des travaux au cours des 2 dernières années, et 30% indiquent avoir l’intention d’en faire dans l’année à venir : des chiffres élevés qui témoignent d’une prise de conscience certaine face aux enjeux de consommation énergétique. Les propriétaires bailleurs aussi ont des projets de travaux de rénovation énergétique pour l’année à venir, et sont même plus nombreux à en avoir (40%). Ils semblent relativement conscients du développement des mesures de restriction de location appliquées aux passoires thermiques : 55% pensent devoir faire des travaux du fait de ces mesures, et 38% pensent même être potentiellement amenés à retirer leur logement de la location.

 

S’ils ressentent fortement la nécessité d’améliorer les performances énergétiques de leur(s) logement(s), les Français sont freinés notamment par le coût financier que cela représente. En effet, dans un contexte où on préfère plus que jamais épargner (48%, +5 points par rapport à l’an dernier) plutôt qu’investir ou dépenser, et où la part de budget consacrée au logement paraît déjà importante à la majorité (80%, +9 points depuis 2020), le coût des travaux apparaît comme le premier frein aux projets de rénovation. C’est un obstacle important pour 84% des propriétaires, devant les contraintes liées à la copropriété (61% des propriétaires en copropriété), la volatilité des normes énergétiques (59%), ou l’éventualité de perdre de la surface habitable à la suite des rénovations (51%).

 

 

Conclusion

Ainsi, la copropriété et son cortège de règles parfois contraignantes n’apparaissent pas nécessairement comme un frein bloquant face aux projets de rénovations énergétiques, en tout cas pas dans l’esprit des Français. Si elle pâtit d’une mauvaise réputation auprès de ceux qui la connaissent moins (c’est-à-dire ceux qui n’y vivent pas), elle jouit d’un regard plus positif de la part des résidents eux-mêmes, qu’ils soient propriétaires occupants ou locataires de leur logement. Aussi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, propriétaires et locataires témoignent de visions relativement proches, même si pas toujours alignées, à propos de leur copropriété. De la même manière, entre propriétaires occupants et propriétaires bailleurs, on n’observe que peu de différences de vue sur la plupart des aspects mesurés dans cette enquête.

 

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