Enquête réalisée en ligne du 18 au 21 mars 2022. Échantillon de 2 344 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 1 997 personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).
Paris, le 23 mars,

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Que retenir de cette nouvelle vague d’enquête ?
- 3 semaines du 1er tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron arriverait toujours largement en tête du scrutin au 1er tour, avec 29,5% d’intentions de vote au 1er tour (-0,5). En dépit d’un léger tassement après une forte hausse au début de la guerre en Ukraine, le Président sortant conserve une avance de 10 points au 1er tour sur Marine Le Pen (19,5%, stable).
- Derrière la candidate du RN, Jean-Luc Mélenchon poursuit sa dynamique positive enclenchée il y a quelques semaines et recueille pour la première fois 14% d’intentions de vote (+0,5). Au lendemain de son grand rassemblement place de la Bastille à Paris le leader de la France Insoumise semble, comme en 2012 et 2017, réussir à rassembler une partie du « vote utile » à gauche. Cette semaine Jean-Luc Mélenchon recueille notamment les intentions de vote de 22% des électeurs de Benoit Hamon en 2017 (contre 13% lui préférant Anne Hidalgo).
- Dans le même temps, Éric Zemmour se maintient cette semaine à 11% d’intentions de vote (stable), après plusieurs semaines de fort recul, devançant toujours Valérie Pécresse (10%, -0,5).
- Parmi les autres candidats, à gauche, peu de mouvements sont à noter : Yannick Jadot se maintient toujours à 5% d’intentions de vote (stable pour la 5ème semaine consécutive), devant Fabien Roussel (3%, stable), et Anne Hidalgo (2,5%, stable).
- Comme lors des précédentes vagues d’enquête, nous avons testé plusieurs hypothèses de 2nd tour :
- Dans le cas d’un duel identique au 2nd tour de l’élection présidentielle de 2017, le Président sortant l’emporterait avec 57% des voix contre 43% pour Marine Le Pen
- Opposé à ses autres concurrents, Emmanuel Macron l’emporterait à l’heure actuelle avec près de 2/3 des suffrages exprimés, s’il s’agissait d’Éric Zemmour (67% contre 33%), ou de Valérie Pécresse (66% contre 34%). Le Président sortant l’emporterait également avec un écart conséquent face à Jean-Luc Mélenchon avec 63% des voix exprimées contre 37% pour le leader de la France insoumise.
A 3 semaines du 1er tour, plus de 6 Français sur 10 (61%, stable) estiment toujours qu’Emmanuel Macron sera réélu pour un second mandat. Au-delà des intentions de vote, la perspective d’une réélection du Président sortant est très nette dans l’esprit des Français, et notamment depuis l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine. Seuls les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Eric Zemmour croient davantage en la victoire de leur candidat qu’en la réélection d’Emmanuel Macron.
- Réalisée après l’annonce par Emmanuel Macron de son programme de campagne, cette étude interrogeait également les Français sur certaines de ses principales mesures (sans les attribuer ouvertement à l’actuel Chef de l’Etat). Plus de 8 Français sur 10 se déclarent favorables à la réduction des droits de succession (en permettant aux parents de léguer à leurs enfants 150 000€ sans payer d’impôt contre 100 000€ actuellement, 84% favorables) et à la suppression de la redevance de l’audiovisuel (83%). 7 Français sur 10 se déclarent par ailleurs favorables au fait de conditionner le versement du RSA à la réalisation d’un minimum de 15h d’activité par semaine, et 2/3 au versement « à la source » des aides sociales (67%), tandis que 6 Français sur 10 se déclarent favorables à l’expérimentation de la rémunération « au mérite » des enseignants (61%) et à la construction de 6 nouveaux réacteurs nucléaires (61%). Seule la proposition de relever l’âge légal de départ à la retraite suscite plutôt une réaction opposée (39% favorables) et une approbation modérée de la part des électeurs d’Emmanuel Macron (60%), avec une segmentation au sein même de cet électorat macroniste composite entre les électeurs d’Emmanuel Macron se positionnant politiquement à gauche (49% sont favorables) et ceux qui se positionnent plutôt au centre (63%) et à droite (62%).
- Il est à noter, par ailleurs, que la proposition de conditionner le RSA à un minimum d’heure d’activité est majoritairement approuvée par les électeurs d’Emmanuel Macron (82%, dont 76% de ses électeurs se positionnant politiquement à gauche) mais également par ceux de Valérie Pécresse (87%), Marine Le Pen (70%) et Eric Zemmour (74%). Et bien que cette proposition soit moins bien accueillie à gauche, les différents électorats se montrent plutôt partagés sur la question, près de la moitié d’entre eux s’y déclarant favorables (50% des électeurs de Fabien Roussel, 48% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 53% de ceux d’Anne Hidalgo et 59% de Yannick Jadot). Pas de rejet net, donc, y compris à gauche. C’est le cas, en revanche, de la question de l’âge légal de départ en retraite (entre un quart et un tiers des électeurs de gauche y sont favorables).
- Alors que l’actualité en France est également marquée par les affrontements en Corse, suite à l’agression en prison d’Yvan Colonna (cette enquête a été réalisée avant l’annonce de sa mort lundi 21 mars), et l’annonce faite par le gouvernement, par l’intermédiaire du Ministre de l’Intérieur, qu’il serait « prêt à aller jusqu’à l’autonomie » dans cette enquête nous avons également interrogé les Français sur les contours que pourrait prendre cette « autonomie » de la Corse . Si un peu plus de 6 Français sur 10 se déclarent favorables au transfert vers la collectivité de Corse de compétences en matière d’aménagement du territoire (64%) et en matière de développement économique et social (63%), les Français se montrent plus partagés quant à plusieurs propositions qui toucheraient au statut constitutionnel de la Corse, qu’il s’agisse de donner un statut officiel à la langue Corse (51%), permettre à la collectivité de Corse de collecter certains impôts (51%), inscrire dans la Constitution le statut particulier de la Corse (52%) ou encore transférer à la collectivité de Corse certaines compétences régaliennes (49%). Des propositions accueillies de manière plutôt partagée à travers les différents électorats, les électeurs d’Eric Zemmour lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2022 s’y montrant de manière générale un peu moins favorables, tandis que les électeurs d’Emmanuel Macron, de Yannick Jadot, d’Anne Hidalgo et de Jean-Luc Mélenchon se montrent un peu plus favorables que la moyenne.
- Par ailleurs, les Français estiment majoritairement que le gouvernement a eu tort d’annoncer qu’il était « prêt à aller jusqu’à l’autonomie » de la Corse avant même de commencer les discussions (57% estiment que le gouvernement a eu tort, 43% qu’il a eu raison). Un doute qui touche également une minorité non négligeable des sympathisants LREM (61% pensent que le gouvernement a eu raison et 39% qu’il a eu tort).
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