Baromètre d’intentions de vote pour l’élection présidentielle de 2022 – Vague 27

Enquête Harris Interactive pour Challenges

Enquête réalisée en ligne du 28 au 31 décembre 2021. Échantillon de 2550 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2183 personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).

 

Paris, le 5 janvier,

 

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Que retenir de cette nouvelle vague d’enquête ?

  • Alors que démarre l’année 2022 qui verra l’élection d’un ou d’une président(e) de la République, Emmanuel Macron continue de bénéficier de près d’un quart des intentions de vote exprimées (24%). Il continue donc à arriver en tête du 1er tour, sans qu’aucun autre candidat ne parvienne, à 4 mois du scrutin, à le concurrencer sur ce point. Ainsi, ses 3 principaux challengers (pour le moment) se situent tous à 16% d’intentions de vote: Valérie Pécresse qui perd pour la première fois 1 point après sa nette percée post victoire au Congrès des Républicains, Marine Le Pen qui conserve ce score de 16% et enraye le recul qu’elle a connu en toute fin d’année et Éric Zemmour (+1) qui se stabilise après la baisse qu’il a connu depuis le début du mois de décembre.

 

  • A gauche, c’est à toujours la grande stabilité: si Jean-Luc Mélenchon perd un point, il reste en tête de cette partie de l’échiquier politique avec 10% des intentions de vote, devant Yannick Jadot (7%, stable), Anne Hidalgo (4%, stable), Fabien Roussel (3%, +1) et Arnaud Montebourg (1%, stable) et ce même après le débat ouvert par Anne Hidalgo sur l’hypothèse d’une primaire de la gauche.

 

  • Cependant, cette vague d’enquête a permis de tester de nouvelles configurations dans laquelle les candidats de la social-écologie parvenaient à s’entendre pour proposer une candidature commune. On le voit, aucune personnalité ne parvient créer une véritable dynamique à l’heure actuelle. Ainsi, si dans le cadre de cette intention de vote les candidats Hidalgo, Montebourg et Jadot recueillent 12% des suffrages exprimés, la situation d’une candidature unique montre des déperditions.

 

  • Ainsi, si Anne Hidalgo était la seule candidate entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, elle recueillerait 7% des intentions de vote. Christiane Taubira ferait à peine mieux avec un score de 8%. Yannick Jadot, quant à lui, atteindrait les 9% des intentions de vote exprimées. Comme souvent, ces perspectives d’alliance sont loin d’être un jeu à somme nulle tant la déperdition d’électeurs est grande. Des électorats qui en l’absence de leur candidat de cœur se tourneraient en partie vers Emmanuel Macron et surtout Jean-Luc Mélenchon plutôt que vers le candidat d’union. Notons ainsi que le dirigeant de la France Insoumise resterait, dans toutes les configurations d’alliance de ses compétiteurs de gauche, en tête de cet espace politique.

 

  • Comme les semaines précédentes nous avons testé plusieurs hypothèses de second tour.
    • Rien ne change pour Valérie Pécresse qui apparaît toujours comme la principale challenger de 2nd tour pour le Président de la République sortant (qui la battrait d’une courte tête, 51% contre 49% pour la Présidente de la région Île-de-France).
    • Dans le cas d’un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le Président sortant l’emporterait plus largement avec 55% des voix contre 45% pour Marine Le Pen (toujours dans la même fourchette que ce que nous mesurons depuis le lancement de ce baromètre).
    • Enfin dans le cas d’un duel entre le Président de la République et Éric Zemmour, le Président de la République l’emporterait à nouveau face à l’ancien polémiste avec 61% des voix contre 39% pour l’ancien chroniqueur.Nous sommes toujours très prudents quant à la lecture à adopter concernant les intentions de vote de premier tour. Nous le sommes encore plus lorsqu’il s’agit des hypothèses de second tour.

 

  • Cette enquête s’intéressait également à la manière dont les Français indiquent s’informer sur les idées et propositions des candidats au cours de la campagne. Les inscrits sur les listes électorales sont 31% à indiquer qu’ils privilégieront les débats télévisés pour se forger une opinion (et plus encore parmi les électeurs de droite et d’extrême-droite) alors que 25% le feront avant tout en suivant les interviews des candidats et 24% à partir de la propagande officielle de la campagne. Enfin, 19% indiquent qu’ils auront avant tout recours aux ressources en ligne (qu’il s’agisse des sites ou des réseaux sociaux des candidats), une manière de découvrir les propositions qui est bien entendu plus fréquente chez les jeunes sans être pour autant majoritaire, notamment face aux débats télévisés de 1er tour, inaugurés en 2017.
  • Par ailleurs, alors que la campagne laisse une large place aux thématiques de la droite de la droite, et notamment l’immigration, nous avons testé l’adhésion à quelques idées et propositions dans ce domaine. Tout d’abord, une courte majorité de Français (56%) estiment que les immigrés vivant en France engendrent plus de dépenses publiques que ce qu’ils rapportent au pays, une opinion très clivée selon la proximité politique (les sympathisants de gauche ne partageant que très peu cette opinion quand ceux de droite et d’extrême-droite y adhèrent nettement). Ainsi, 55% des Français considèrent que les secteurs tendus sur le plan de l’emploi pourraient tout de même fonctionner sans l’apport de la main d’œuvre étrangère quand 44% considèrent au contraire que cela serait impossible. A nouveau, le même clivage politique distingue sur ce point les opinions des électeurs de gauche et ceux de droite ou d’extrême-droite. Alors que se pose la question des flux migratoires, 60% des Français estiment qu’une « immigration zéro » n’est pas possible. A nouveau, l’opinion s’avère très clivée politiquement avec des sympathisants du RN et d’Éric Zemmour qui croient en cette possibilité alors que tous les autres, proches des Républicains compris, en doutent. Enfin, une courte majorité de Français se montrent favorables au fait de supprimer l’accès à certaines aides sociales aux étrangers, qu’il s’agisse du RSA ou des allocations familiales (61% en moyenne, et bien plus auprès des sympathisants de droite et a fortiori d’extrême-droite).

 

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