Baromètre d’intentions de vote pour l’élection présidentielle de 2022 – Vague 20
Enquête Harris Interactive pour Challenges
03.11.21
Enquête réalisée en ligne du 28 au 30 octobre 2021. Échantillon de 2505 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2003personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).
Cette semaine, la pré-campagne électorale semble marquer le pas et les intentions de vote, en évoluant peu, en sont le reflet. Emmanuel Macron arrive toujours en tête au 1er tour avec entre 23% (stable) et 24% (-1) selon les configurations, devant Éric Zemmour (17%-18%, stables) et Marine Le Pen (15%-16%) en recul d’un point.
Les intentions de vote en faveur des 3 principaux candidats à la primaire de la droite n’évoluent elles aussi que peu cette semaine: Xavier Bertrand recueillerait 14% d’intentions de vote et Valérie Pécresse 10%, tandis que Michel Barnier progresse d’un point (9%).
A gauche, les intentions de vote sont également stables. Jean-Luc Mélenchon recueille 10% d’intentions de vote, devant Yannick Jadot (8% à 9% selon les configurations) et Anne Hidalgo (5%).
Comme les semaines précédentes nous avons testé plusieurs hypothèses de second tour.
Dans le cas d’un duel entre le Président de la République et Éric Zemmour, Emmanuel Macron l’emporterait avec 57% des voix contre 43% pour le chroniqueur.
Dans le cas d’un duel similaire au second tour de 2017, Emmanuel Macron l’emporterait avec 54% contre 46% pour Marine Le Pen.
Si Xavier Bertrand se qualifiait pour le second tour, le président des Hauts-de-France s’inclinerait également face à Emmanuel Macon (54% contre 46%). Valérie Pécresse serait également battue (57% contre 43%) au 2nd
Cette enquête abordait également les principales thématiques qui auront une incidence dans le choix de vote au 1er tour. 1 Français sur 2 (50%) estime ainsi que la thématique du pouvoir d’achat comptera dans leur choix de vote. L’immigration (43%), la santé (40%), la sécurité (35%) et les impôts (30%) seront également des thèmes important pour les citoyens. A ce sujet notons que les électeurs d’Eric Zemmour mettent en avant quasi uniquement les sujets d’immigration (81%) et de sécurité (60%), plus encore que les électeurs de Marine Le Pen qui accordent certes une importance majoritaire à l’immigration (63%) mais également au pouvoir d’achat (58%). Relevons néanmoins que le pouvoir d’achat et la santé font partie des principaux sujets d’importance auprès de tous les électorats. Pour exemple, et après les annonces faites en direction du pouvoir d’achat par le gouvernement, les électeurs d’Emmanuel Macron indiquent que le pouvoir d’achat sera un des principaux thèmes qui comptera dans leur choix de vote (42%), avec la santé (40%).
Les électeurs ne sont jamais les meilleurs analystes de leur propres motivations. Quoi qu’il en soit, ils s’expriment. On peut tirer, à six mois de l’élection, plusieurs enseignements :
Le paysage de fin 2021 ne ressemble pas du tout à celui d’avril 2017 :
Alors qu’en 2017, trois thèmes structuraient les motivations de vote des électeurs (emploi, immigration, pouvoir d’achat), aujourd’hui on nous parle des deux derniers en ajoutant – assez logiquement – celui de la santé,
Les deux motivations de vote principales actuelles (pouvoir d’achat 50%, +19 et immigration 43%, +11) connaissent une très forte progression,
Outre celles mentionnées, progressent nettement les thématiques de la santé (40%, +18), de la sécurité (35%, +14), de l’environnement (29%, +11), des retraites (28%, +9) et de la prise en charge des personnes âgées (13%, +8).
Alors même que nous sortons (provisoirement ?) de la pandémie, l’emploi est bien moins structurant qu’il y a cinq ans (27%, -17), tout comme l’Europe (avant cependant la Présidence Française de l’Union Européenne ; 13%, -15), la moralisation de la vie politique (11%, -12) ou encore la lutte contre la dette et les déficits (13%, -6).
Certains structurants ont la vie dure :
A Gauche, l’électorat de Jean-Luc Mélenchon parle surtout du pouvoir d’achat, des inégalités et de l’emploi tandis que les électorats d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot abordent plus nettement ceux de l’environnement ou de la santé,
A Droite et à l’extrême-droite le triptyque immigration, sécurité, impôts différencie cet électorat-là, des autres.
Plus on est âgé… plus on estime que des thèmes sont centraux. Les moins de 35 ans indiquent en moyenne 3,6 motivations de vote ; les 35-49 ans 4,0 ; les 50-64 ans 4,5 et enfin les 65 ans plus 4,7. Sachant que chaque personne pouvait donner jusqu’à 5 réponses. Entre intérêt et attentes à l’égard de la politique, capacité à pouvoir embrasser plusieurs sujets d’intérêt – ou de préoccupations – on peut voir ici les approches différenciées selon l’âge des personnes interrogées.
Par ailleurs, cette enquête interrogeait également les Français sur les éléments qui pourront influencer, selon eux, leur propre choix de vote lors de l’élection présidentielle. Très majoritairement c’estle programme des candidats (87% déclarent que cela jouera un rôle important dans leur choix de vote) et leur personnalité (80%) qui seront les facteurs principaux de décision pour les électeurs au moment de choisir leur bulletin. Les électeurs accordent également dans leur majorité une importance aux débats entre candidats à la télévision (67%) et aux interviews télévisées des candidats (63%). A l’inverse, parmi les éléments auxquels les Français accordent le moins d’importance on retrouve le soutien par une personnalité politique connue (33%), les messages des candidats sur les réseaux sociaux (32%), les affiches électorales (27%), le soutien par une personnalité en dehors du champ politique comme un chanteur ou un acteur (24%) ou encore… les sondages d’intentions de vote (28%).