Baromètre d’intentions de vote pour le second tour de l’élection présidentielle de 2012 – Vague 11
Sondage Harris Interactive pour VSD et LCP
Enquête réalisée en ligne du 2 mai au soir (après le débat d’entre-deux-tours) au 3 mai 2012. Echantillon de 1 072 individus inscrits sur les listes électorales issus d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l’access panel Harris Interactive.
Les intentions de vote constituent un rapport de force à un moment donné. Elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme étant prédictives des résultats du scrutin.
Paris, le 4 mai 2012 – Dans le cadre de son baromètre avec LCP et VSD, à l’occasion de l’élection présidentielle, Harris Interactive a réalisé ce mercredi soir et ce jeudi une intention de vote pour le second tour et a également sondé les inscrits afin de connaître leur lecture du débat qui a opposé ce mercredi 2 mai Nicolas Sarkozy et François Hollande. Cette enquête a été réalisée avant que les électeurs aient connaissance de l’annonce de la décision de François Bayrou, de voter, à titre personnel, pour François Hollande.
Que retenir de cette enquête à quelques jours du dénouement du scrutin ?
- A trois jours du deuxième tour, 53% des exprimés font part de leur intention de voter pour François Hollande, soit deux points de moins qu’il y a une semaine, et 47% pour Nicolas Sarkozy. Ces chiffres correspondent au rapport de forces mesuré début avril mais traduisent un resserrement dans le cadre de l’entre-deux-tours. 50% des électeurs de François Bayrou qui s’expriment dans le cadre du second tour le font en faveur de François Hollande (soit une baisse de 4 à 5 points par rapport aux dernières semaines) et 74% des électeurs de Marine Le Pen qui s’expriment au second tour indiquent qu’ils voteront « Nicolas Sarkozy » (soit 4 points de plus que lors de la dernière vague d’enquête). Notons que François Hollande recule légèrement dans les intentions de vote chez les plus jeunes (moins de 35 ans), chez les électeurs de François Bayrou et de Jean-Marie Le Pen en 2007 mais qu’il progresse chez les personnes sans préférence partisane et les abstentionnistes ou votes blancs et nuls de premier tour, signe qu’une mobilisation importante ne servirait pas nécessairement Nicolas Sarkozy.

- 31% de ceux qui ont vu, écouté ou entendu parler du débat d’entre deux-tours désignent François Hollande comme candidat le plus convaincant, tandis que 29% estiment que c’est Nicolas Sarkozy qui s’est avéré le plus décisif, 14% les ayant trouvé aussi convaincants l’un que l’autre et 25% ni l’un ni l’autre. Parmi ceux ayant suivi l’intégralité du débat, l’avantage est donné au Président-candidat : 42% des téléspectateurs de l’ensemble du débat donnent la primauté à Nicolas Sarkozy contre 35% pour François Hollande. A l’inverse, ceux qui n’ont vu qu’une partie du débat ou en ont seulement entendu parler (via leurs proches ou via les commentaires dans les médias) sont plus nombreux à citer le candidat du Parti Socialiste que celui de l’UMP.
- Si François Hollande a largement convaincu les spectateurs au premier ou second degré membres des catégories supérieures (40% contre 24% pour son concurrent) et les ouvriers (47% contre 24%), les deux protagonistes du second tour ne sont pas départagés au sein des employés (respectivement 27% et 26%, un tiers de cette catégorie sociale ne désignant ni l’un ni l’autre). En termes d’âge, Nicolas Sarkozy a davantage convaincu chez les plus jeunes ou les plus âgés, tandis que François Hollande est plus cité par les 35-64 ans. Politiquement, les sympathisants de Gauche, qu’ils soient proches du Front de Gauche (70%), du PS (72%) ou d’Europe-Ecologie Les Verts (59%) citent très majoritairement François Hollande ; ceux de Droite (67%) et d’Extrême-Droite (38%) se déclarent plus convaincus par Nicolas Sarkozy, tout comme ceux du MoDem (28% contre 18% pour François Hollande) et les sans préférence partisane (26% contre 13%).
- Les personnes ayant jugé François Hollande plus convaincant soulignent spontanément son calme, sa sérénité, son caractère posé ou, en miroir de Nicolas Sarkozy, moins agressif, et mettent également en avant son programme et ses propositions. Ceux qui donnent plus de crédit à Nicolas Sarkozy avancent comme raison son expérience, notamment dans le contexte de crise, et sa connaissance des dossiers mais également sa capacité à mettre en avant la France.
- A l’issue du débat, une majorité des personnes l’ayant suivi ou ayant suivi les commentaires estime que François Hollande est le candidat qui « mènerait la meilleure politique en matière sociale » (54% contre 19% pour Nicolas Sarkozy), qui « permettrait de vivre dans le climat social le plus apaisé » (48% contre 15%), qui « mènerait la politique la plus efficace en matière de pouvoir d’achat » (40% contre 24%), et qui « offre le plus d’espoir » (39% contre 23%). Sur ce point, notons que 31% déclarent que pour eux, aucun n’a été capable d’insuffler de l’espoir. François Hollande apparaît également comme le plus à même, mais avec moins d’avance, de « mener la meilleure politique en matière fiscale » (37% contre 31%). 31% ont jugé que Hollande avait « présenté les propositions les plus claires », 32% Nicolas Sarkozy, 12% autant l’un que l’autre et 24% ni l’un ni l’autre. Nicolas Sarkozy présente un léger avantage sur son adversaire lorsqu’il s’agit de désigner celui qui « représenterait le mieux les Français » (36% contre 34% pour François Hollande) ou qui « ferait le meilleur Président de la République » (37% contre 33%). Sur ces points de « stature présidentiable », notons que les candidats sont à des niveaux assez proches. L’actuel Président est désigné par 40% des répondants comme celui qui « mènerait la meilleure politique en matière économique » mais aussi « la politique la plus efficace en matière de désendettement » et comme « le plus réaliste » (contre respectivement 31%, 25% et 27% pour François Hollande). Nicolas Sarkozy dispose de meilleurs scores encore lorsqu’il est question de « mener la politique la plus efficace en matière de sécurité » (43% contre 22%), de « défendre le mieux les intérêts de la France à l’étranger » (45% contre 24%) ou de « mener la politique la plus efficace de lutte contre l’immigration clandestine » (49% contre 16%).
- Sur cette question, la lecture adoptée est avant tout une lecture partisane : les sympathisants de Gauche plébiscitent quasi systématiquement François Hollande, sauf sur la sécurité (51%) et sur la lutte contre l’immigration clandestine (39%), qui ne constituent guère leur priorité. Quant aux sympathisants de Droite, ils louent très majoritairement les qualités de Nicolas Sarkozy, mais moins lorsqu’il est question de politique sociale (49%) ou de climat social apaisé (36%). Notons que le fait d’avoir regardé le débat, en totalité ou en partie, amènent à désigner davantage l’un ou l’autre des candidats, ceux l’ayant regardé en totalité et qui avaient trouvé un peu plus Nicolas Sarkozy convaincant au global, le désignant également souvent davantage que la moyenne comme le meilleur candidat.
- Au final, on le voit, le lien entre capacité de conviction lors d’un débat d’entre deux tours et comportement électoral n’est pas avéré.
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