Enquête nationale réalisée en ligne du vendredi 06 au lundi 09 mai 2022, soit avant et après la convention de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) à Aubervilliers. Échantillon de 2 406 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2 078 personnes inscrites sur les listes électorales.
Enquête régionale réalisée en ligne du mardi 3 au vendredi 6 mai 2022. Échantillon de 926 personnes représentatif de la population de la région Occitanie âgée de 18 ans et plus, dont 812 personnes inscrites sur les listes électorales dans la région.
Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, département et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).
Paris, le 11 mai,
Comme chaque semaine, Harris Interactive et Toluna ont interrogé pour Challenges les Français un mois avant le premier tour des élections législatives.
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- Cette première semaine de mai a vu s’achever une phase de négociations entre les différentes formations politiques dont sont nées deux alliances en vue des élections législatives : une regroupant les différentes formations de gauche, qui ambitionne de devenir la première force politique à l’Assemblée nationale et celle soutenant l’action présidentielle. Si l’offre qui sera présentée aux Français se concrétise petit à petit, elle demeure encore en partie incertaine. Ainsi pour tester le comportement des Français, nous avons leur avons soumis une offre fictive, c’est-à-dire unique dans chaque circonscription et désincarnée (« un candidat soutenu par… ») inhibant les effets locaux des élections et l’ancrage territorial des candidats. En attendant de connaître l’offre réelle, cette approche permet d’estimer au mieux l’état d’esprit avec lequel les Français abordent l’élection.
- Dans cette configuration, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale recueillerait 28% des suffrages exprimés, notamment du fait d’une bonne mobilisation des électeurs de gauche (74%) et des différentes composantes de l’union : 78% parmi ceux qui se sentent proches de la France insoumise, 67% du Parti socialiste et 77% d’EELV. Si l’union perd 7 points par rapport à la somme arithmétique de l’ensemble des scores des candidats de gauche testés la semaine dernière (ce qui est souvent le cas, la politique n’étant pas affaire d’arithmétique), elle laisse entrevoir de bons reports. La perspective que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre divise cependant les électeurs (37% des Français inscrits sur les listes électorales pensent qu’il ferait un bon Premier ministre) y compris à gauche: si 97% des proches de LFI et 82% des proches du PCF verraient d’un bon œil son arrivée à Matignon, les sympathisants socialistes et écologistes se montrent un peu moins enthousiastes (respectivement 54% et 59%).
- La majorité présidentielle, regroupée sous la bannière « Ensemble », se place derrière la NUPES avec 26% des voix, en hausse de 2 points depuis la semaine dernière, notamment grâce à la mobilisation des électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle (80%) qui souhaitent donner une majorité au Président. Les candidats issus du Rassemblement national recueillent 24% d’intentions de vote (-1 point) loin devant les candidats soutenus par les Républicains et l’UDI (9% ; +1 point), et « Reconquête ! » (6%, stable).
- Bien que l’offre électorale dans chaque circonscription pour ces élections législatives soit incomplète, et en restant on ne peut plus prudents quant aux spécificités des situations locales et de l’antériorité des élus en place, nous avons procédé à des projections en siège de l’Assemblée nationale sur la base de la configuration susmentionnée. Dans ce cadre, les députés soutenus par la NUPES verraient leur nombre croître en comparaison de leur situation actuelle, passant de 68 (tous groupes confondus) à plus d’une centaine. La NUPES dessine également une dynamique positive par rapport à notre mesure de la semaine dernière. Dans le détail, l’Assemblée nationale verrait entre 60 et 85 députés insoumis entrer dans l’hémicycle (contre 17 actuellement) et un groupe écologiste verrait le jour avec 20 à 35 députés. De leur côté, le Parti communiste et le Parti socialiste gardent l’espoir d’obtenir un groupe à l’Assemblée comptant entre 8 à 15 députés pour le premier et 17 à 33 députés pour le second.
- La projection en députés de la majorité présidentielle (Renaissance, ex-La République en Marche, le MoDem, Agir et Horizons) amènerait un recul d’une trentaine de sièges par rapport à la semaine dernière, avec la possibilité d’obtenir entre 300 et 350 sièges (contre 346 actuellement pour les députés des groupes LREM, MoDem, Agir), en ayant néanmoins une majorité absolue. Les députés Républicains et UDI verraient leur nombre fortement diminuer : entre 30 et 48 (contre 120 pour les groupes LR et UDI actuellement), tandis que le Rassemblement national pourrait compter sur 52 à 80 députés dans cette législature (contre 8 lors de la précédente).
- Dans cette première vague testant la présence de candidats uniques à gauche soutenus par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, ce sont ces-derniers qui arriveraient en tête au 1er tour, en recueillant 31% des voix exprimées (contre 28% au niveau national où les candidats de la NUPES recueilleraient également le plus de voix au 1er tour), devançant les candidats soutenus par le RN (27% contre 24%). Les candidats soutenus par la majorité présidentielle se positionneraient en 3ème position du scrutin au 1er tour (23% contre 26%).
- Rappelons que cette configuration comporte une inconnue à savoir la présence ou non dans un certain nombre de circonscriptions de candidats implantés dans la région non soutenus par la NUPES mais apparentés aux socialistes et à diverses forces de gauche et pouvant bénéficier du soutien de figures politiques locales comme la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga.
- Dans cette enquête régionale nous investiguions également la question des thématiques de vote les plus mises en avant en région Occitanie. Les 3 principales préoccupations qui compteront dans le choix de vote des électeurs de la région sont inchangées par rapport à ce que l’on l’observe auprès de l’ensemble des Français : le pouvoir d’achat (61%) devance très nettement la santé et les retraites (37% pour ces deux thèmes) dans les motivations du vote.
- Enfin dans cette enquête nous abordions également la confiance accordée à certaines formations politiques pour faire de bonnes propositions à l’Assemblée nationale en matière de politique sociale. Comme on l’observe auprès de l’ensemble des Français, aucune formation politique ne dispose d’un niveau de confiance majoritaire concernant cette thématique. Notons néanmoins que le Rassemblement National est la première formation politique en laquelle les habitants de la région déclarent avoir confiance en matière de politique sociale (36% soit un niveau similaire à celui mesuré auprès de l’ensemble des Français : 35%) avec Europe Ecologie Les Verts (36% contre 31% au niveau national), devant la France Insoumise (34% contre 31% au niveau national) et la majorité présidentielle, à savoir Renaissance et ses alliés (30% contre 35% au niveau national).
- Cette vague d’enquête constituait également la deuxième étape d’un dispositif d’études original portant sur les rapports de force aux élections législatives dans différentes régions. En effet chaque semaine jusqu’au 1er tour des élections législatives nous testerons la même configuration politique dans une grande région française. Cette semaine nous poursuivons avec la région Occitanie, où Marine Le Pen avait recueilli 24,6% des voix au 1er tour de l’élection présidentielle, devançant Emmanuel Macron (23,5%) et Jean-Luc Mélenchon (22,4%), mais où Emmanuel Macron arrivait en tête du 2Nd tour (54% contre 46%).
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