Paris, le 31 octobre,
Tous les mois, Toluna – Harris Interactive / Euros Agency réalisent en partenariat avec LCI un baromètre de confiance politique.
L’analyse de Jean-Daniel Lévy
La poursuite de l’érosion de la confiance dans l’exécutif
Moins 1 et moins 3. Telles sont les évolutions de la confiance en Emmanuel Macron (45%) et en Elisabeth Borne (42%). Celles-ci non seulement baissent, non seulement poursuivent le mouvement relevé fin septembre mais également marquent un record depuis l’élection présidentielle. Cette enquête, réalisée après le vote des motions de censure et pour partie après l’interview accordée par le Président à Caroline Roux, ne montre pas de remontée de confiance de la part des électeurs se situant à droite sur l’échiquier politique (47%, -10).
Du côté du gouvernement, la dynamique est plutôt positive, l’ensemble des ministres connaissant un accroissement de leur niveau de confiance. Bruno Le Maire (40%, =), Olivier Véran (37%, =), Gabriel Attal (35%, +1) et Gérald Darmanin (35%, +1) demeurent les ministres jouissant des meilleurs niveaux de confiance. Pap Ndiaye, qui s’est exprimé ces récentes semaines sur la question de la laïcité au sein des écoles, connait ce mois-ci la hausse la plus importante parmi les membres du gouvernement et gagne 4 points de confiance (29%). Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a été nettement exposé au cours de ces dernières semaines. Observons sa structure de confiance. Hormis le genre, les caractéristiques sociologiques n’œuvrent que peu : si les hommes sont plus positifs que les femmes à son égard (39% contre 32%), les personnes âgées ne le sont pas plus que les jeunes (37% des moins de 24 ans, 38% des 65 ans et plus), ni les catégories supérieures (37%) pas nettement peu plus que les populaires (34%). Comme attendu les variables politiques jouent plus nettement : 24% des sympathisants LFI, contre 70% des proches d’Ensemble et 52% de ceux des Républicains et 28% du RN. Gérald Darmanin ne pâtit donc pas du meurtre de Lola, d’un point de vue d’opinion. Et sa structure n’est pas profondément modifiée par rapport à celle relevée le mois dernier.
Concernant les personnalités politiques testées dans notre baromètre, on observe là aussi une dynamique positive. Comme lors des mois précédents, Edouard Philippe (42%, +2) apparait comme la personnalité enregistrant le plus de confiance de la part des Français. L’ex-Premier Ministre bénéficie toujours de la confiance de la majorité des sympathisants Ensemble, famille politique auprès de laquelle il apparait comme la personnalité politique la plus populaire (79%, +3). Pour le cinquième mois consécutif, Marine Le Pen se classe en deuxième position parmi les personnalités politiques envers lesquelles les Français font le plus confiance (33%, -3). Elle recueille logiquement de très bons scores au sein de sa famille politique (90%, -1). Alors qu’elle a récemment voté la motion de censure déposée par la NUPES à l’Assemblée nationale, la député RN voit sa popularité légèrement progresser auprès des sympathisants PS (18%, +5) et EELV (12%, +3) mais également parmi les sympathisants LR (44%, +8). De l’autre côté de l’échiquier politique Jean-Luc Mélenchon progresse de 4 points (27%) sans voir la confiance à son égard être entravée par le vote surprise des députés RN de la motion de censure déposée par la NUPES. Relevons enfin que Nicolas Sarkozy, dont l’interview au JDD a été nettement relayée, progresse de 3 points (31%) et bénéficie toujours d’une confiance confortable auprès des sympathisants LR (66%).
Six mois après l’élection présidentielle, on le voit la confiance à l’égard de l’exécutif s’érode. Il est frappant de remarquer que plus de cinq ans après son arrivée à l’Elysée, les évocations spontanées à l’égard d’Emmanuel Macron n’ont que très peu évolué. Si l’on compare les expressions d’octobre 2017 à celles de ce mois-ci, nous ne pouvons que remarquer la pérennité de certains termes au premier rang desquels « Le Président des riches ». Si la référence au terme « banquier » est moins nette cinq ans après observons la présence, désormais, de celui de « menteur ». Il s’agit d’un mot moins spécifique et dont sont souvent affublés les responsables politiques. Quels qu’ils soient.