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Baromètre de confiance politique – Mars 2023

Enquête Harris Interactive x Euros Agency pour LCI

Enquête réalisée par Toluna Harris Interactive en ligne du 28 au 30 mars 2023. Échantillon de 1 062 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

Paris, le 31 mars,

Tous les mois, Toluna – Harris Interactive / Euros Agency réalisent en partenariat avec LCI un baromètre de confiance politique.

 

Téléchargez le rapport complet

Téléchargez la note d’analyse de Jean-Daniel Lévy

 

Le recours au 49.3 renforce les polarités d’opinion

 

Moins 10 points. Telle est l’évolution de la confiance exprimée par les Français à l’égard d’Emmanuel Macron depuis sa réélection. Ce mois-ci, nous mesurons une baisse de 3 points, après une baisse de 1 point fin février. Avec 39% de confiance, le chef de l’Etat voit sa confiance atteindre son niveau le plus bas depuis février 2020, en début de pandémie de la covid-19. Ce niveau de confiance décroît particulièrement chez les populations actives que sont les 35-49 ans (33%, -3) et les 50-64 ans (32%, -4), directement concernées par la réforme. Le Président de la République voit également sa confiance diminuer chez les sympathisants de gauche (PS : 45%, -5 ; EELV : 36%, -5).

Reste peut-être l’essentiel pour lui : il progresse nettement chez les sympathisants LR (56%, +7) et reste à un niveau très élevé parmi les proches de la majorité présidentielle (87%) tout comme de son électorat de premier tour (83%).

On pourrait s’étonner du fait que près de 4 Français sur 10 déclarent accorder leur confiance à Emmanuel Macron. Rappelons déjà qu’il ne s’agit pas d’une question de popularité ou d’image. La dimension de confiance embrasse des ressors d’opinion larges comme l’illustre ce nuage de mots : la posture, le fait qu’il « fait » Président, l’intelligence, la capacité à gérer les crises par le passé. On remarquera, d’ailleurs, que les personnes portant un jugement positif sur le Président évoquent les réformes mais pas… le thème précis des retraites.

 

Assez logiquement, les contempteurs d’Emmanuel Macron évoquent les « retraites » mais ne se focalisent pas uniquement sur ce point. On remarquera que le déficit d’écoute (illustré par la mobilisation du 49.3) prend ce mois-ci une place prégnante. Tout se passe comme si – à l’image des mobilisations sociales – le jugement ne s’effectuait pas que sur le fond de la réforme mais également sur le fond. Nous avions identifié, à titre illustratif, que le trait d’image qualifiant le moins le Président est sa capacité à bien comprendre les préoccupations des Français.

 

Même si, aux yeux des Français, la réformes des retraites est une « réforme Macron », Elisabeth Borne enregistre la confiance de 31% des Français, soit son plus bas niveau depuis sa prise de fonction. La Première Ministre connait une baisse de 6 points de confiance en un mois, phénomène jusqu’à présent jamais observé depuis le début de son mandat. Elle semble pâtir, plus encore que le Président, du non-vote de la loi à l’Assemblée nationale. Ainsi, elle connait des baisses significatives auprès des proches de différentes formations d’opposition : LFI (-3, 19%), PS (-6, 34%), EELV (-3, 30%,) ou encore LR (-6, 47%,). La Première Ministre peut, malgré tout, se réjouir de toujours bénéficier de la confiance des sympathisants de Renaissance (80%).

 

Assez logiquement, les niveaux sont en baisse pour tous, ou presque, les membres du gouvernement. Les ministres les plus exposés dans le cadre de la période actuelle (retraites et Sainte-Soline) voient la confiance se réduire : -4 pour Bruno Le Maire (34%), – 1 Gérald Darmanin (32%), -1 pour Gabriel Attal (31%), -2 pour Olivier Dussopt (22%). Pour ce dernier, il apparait important de mettre ces données en perspective avec la part de Français ne lui exprimant pas leur confiance : celle-ci croît de 3 points en l’espace d’un mois (52%) et même de 7 points depuis le début de l’année. Enfin, même si Parcoursup relève du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et non de celui de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye concède également une diminution marquée de son niveau de confiance (23%, -4).

 

A qui « profite », la période de tensions ? Telle est l’une des questions qui se pose inévitablement. A l’extrême-droite dans ses incarnations : Marine Le Pen (35%, +1) reste la deuxième personnalité générant le plus de confiance, l’écart avec Edouard Philippe (39%, -1) se réduisant. L’ancien Premier ministre concède 20 points de confiance auprès des sympathisants LR (46%), alors qu’il était la personnalité jouissant du meilleur niveau de confiance chez eux il y a encore un mois. Derrière Marine Le Pen, Jordan Bardella (31%), progresse de 3 points, Marion Maréchal de 4 (28%). Dans le détail, notons la montée nette de ces trois personnalités chez les sympathisants LR : + 8 (37%) pour l’ancienne candidate à la présidentielle, +21 (46%) pour le dirigeant du RN comme pour la proche d’Éric Zemmour. Nous retrouvons donc deux personnalités d’extrême-droite parmi les dix responsables politiques auxquels les sympathisants de la formation de droite accordent le plus leur confiance.

 

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon reste stable ce mois-ci (23%, +1) dispose d’un socle élevé chez les proches de la FI (76%) et surtout connait un regain de confiance auprès des sympathisants PS (39%, +10).

Nul ne peut prédire l’état de la société française dans quelques mois. Les mobilisations sociales, les violences, l’attitude du Président comme du gouvernement joueront un rôle sur la perception du personnel politique. Quoi qu’il en soit, si l’exécutif ne dévisse pas et peut se satisfaire de ne pas se trouver – aujourd’hui – en porte-à-faux avec sa base électorale, le RN continue d’évoluer et de s’étendre. La percée remarquée auprès de l’électorat de droite classique (même si l’on se garde de lier confiance et vote) sera à surveiller. Peut-être que le vote de trois députés LR de leur motion de censure en constituait une illustration. Les Français déclarant accorder leur confiance à ces responsables politiques restent imperméables aux critiques émises dans les médias à l’égard de la formation d’extrême-droite concernant aussi bien son absence dans les mobilisations sociales que de présentation avec force d’un projet alternatif. Tout laisse penser que si des violences devaient à nouveau avoir lieu, ce serait le RN qui en bénéficierait d’un point de vue d’opinion.

 

Téléchargez également notre question du mois : Le regard des Français sur les types d’actions entreprises contre la réforme des retraites

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