Un exécutif tirant profit, d’un point de vue d’opinion, de la fin de la deuxième vague
Tous les mois, Harris Interactive / Epoka réalisent en partenariat avec LCI un baromètre de confiance politique.
Analyse de Jean-Daniel Lévy
Si la crise « profitait » à l’exécutif ? D’un point de vue d’opinion, la question peut se poser. En effet, la confiance en Emmanuel Macron progresse de trois points (49%) et celle en Jean Castex est stable (43%). Souvenons-nous que le premier ministre voyait le regard à son égard se dégrader depuis 3 mois, tandis que depuis avril dernier, la confiance dans le Président a cru de 6 points.
Cette progression d’Emmanuel Macron profite également à l’ensemble des ministres. Alors que certaines dissensions sont apparues au sein du gouvernement, alors que l’on a pu entendre des tensions entre, notamment, le ministre de l’économie et le ministre de la santé, des arbitrages perdus par la ministre de la culture ou encore des approches différentes de l’article 24 de la loi de « sécurité globale », chacun des ministres progresse. Pour la première fois, Roselyne Bachelot est la ministre générant le plus de confiance (51%, +5). Il faut remonter loin dans les annales pour trouver une personnalité occupant ces responsabilités se trouver à ce niveau et, surtout, en première position. Bruno Le Maire progresse de 5 points également (46%), Olivier Véran de 4 points (43%), Gérald Darmanin de 1 point (39%). Le ministre de l’Intérieur bénéficie (avant « l’évacuation » de la place de la République et le « passage à tabac » du producteur Michel Zecler) de la confiance de 74% des proches de LREM, de 54% de ceux de LR. Contrairement à ce qui peut être dit, il dispose d’un regard plus positif de la part des PCS+ que des catégories populaires (respectivement 42% et 35%) et ne parvient pas à obtenir un jugement positif chez les sympathisants du RN (18%).
Même Jean-Michel Banquer (40% stable) ne semble pas pâtir de la polémique relative aux liens entre le syndicat « Avenir lycéen » et le ministère.
En cette période de crises on pourrait s’attendre à un mouvement de balancier entre majorité et oppositions. Mais quasiment toutes les personnalités testées voient la confiance à leur égard croître. Par ailleurs le registre de la confiance penche plutôt à Droite qu’à Gauche.
L’entrée en campagne de Jean-Luc Mélenchon n’est pas passé inaperçue. Avec 22% de Français lui accordant leur confiance, il progresse de 4 points. Le « leader insoumis » recueille des avis positifs de la part de 76% des proches de « son » mouvement. Il dispose de la confiance de 31% des sympathisants socialistes et de 33% de ceux EELV.
De son côté Arnaud Montebourg – qui revient dans « l’arène politique » – dispose d’un socle de confiance et plus élevé (28%) et réparti de façon plus éparse : loin d’être leader chez les socialistes (47%, en 10ème position), il bénéficie de la confiance de 44% des sympathisants LFI, mais également de 22% des proches LR et de ceux du RN.
Il est frappant de remarquer qu’aucune de ces deux personnalités, alors même qu’il s’agit d’un de leur objectif, ne suscite de regard particulièrement positif de la part des personnes sans préférence partisane ou encore des abstentionnistes de la dernière présidentielle. Mais on sait que ce travail est de longue haleine.
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