Tous les mois, pour Euros Agency et Politico, Harris Interactive interroge les Français sur un sujet d’actualité. Tous les mois, nous regarderons l’intensité de la préoccupation à l’égard d’un sujet dont il est question dans l’espace public ainsi que la confiance exprimée à l’égard des principales institutions pour y répondre.
Ce mois-ci nous nous intéressons au sujet de l’accès à un logement de qualité, alors que la trêve hivernale vient juste d’entrer en vigueur.
Que retenir de cette étude ?
L’accès à un logement de qualité constitue un sujet de préoccupation pour près de 2 Français sur 3 (64%), et 18% indiquent que ce sujet les « préoccupe beaucoup ». Un niveau de préoccupation élevé mais qui relève de profonds clivages selon la situation socio-économique. Les plus jeunes se disent ainsi préoccupés par ce sujet dans leur grande majorité (82% chez les 18-24 ans ; 77% chez les 25-34 ans) contre un peu plus de la moitié des Français âgés de 50 ans et plus.
Les Français ayant les plus bas revenus, les catégories populaires (72%) et les locataires (81%) indiquent également un niveau de préoccupation élevé, de même que les sympathisants de gauche (77% chez les sympathisants LFI ; 78% chez les sympathisants PS ; 83% chez les sympathisants EELV).
Le niveau de confiance envers les institutions présentées pour garantir l’accès à un logement de qualité est assez peu élevé. Les collectivités locales (62%), les citoyens (61%) et les petites et moyennes entreprises (60%) recueillent la confiance de 6 Français sur 10. Les autres institutions testées recueillent une confiance moins importante, en particulier celles relatives au secteur du logement : les constructeurs de maisons individuelles (49%), les professionnels de l’immobilier (46%), les bailleurs sociaux (41%) ou encore les promoteurs immobiliers (32%). Enfin 4 Français sur 10 (42%) déclarent faire confiance à l’Etat pour garantir l’accès à un logement de qualité, tout comme l’Union européenne (40%).
On l’a vu précédemment, le niveau de préoccupation quant à l’accès à un logement de qualité est inversement proportionnel à l’âge. Le niveau de confiance envers les institutions testées se trouve également marqué par ce clivage : les Français âgés de 18 à 24 ans, alors qu’ils sont les plus inquiets, déclarent une confiance majoritaire et nettement plus élevée que la moyenne envers les différents acteurs testés.
Près des deux tiers des 18-24 ans (64%) déclarent ainsi faire confiance aux constructeurs de maisons individuelles contre moins d’1 Français sur 2 (49%). Plus de la moitié des 18-24 ans déclarent par ailleurs faire confiance aux professionnels de l’immobilier (59% contre 46%), mais aussi aux bailleurs sociaux (50% contre 41%) et même aux promoteurs immobiliers (52% contre 32%).
A l’âge ou l’accès au logement devient envisageable, la confiance envers les acteurs pouvant leur garantir l’accès à un logement de qualité se trouve ainsi particulièrement élevée. Mais on note également que parmi la tranche d’âge supérieure, celle des 25-34 ans où l’accès, ou plutôt la recherche de logement, est davantage une réalité, les niveaux de confiance exprimés se trouvent beaucoup plus proches de leurs aînés.
Dans l’ensemble, les sympathisants de gauche et en particulier les sympathisants LFI déclarent une confiance plus élevée envers les institutions publiques (collectivités locales, Union européenne, Etat) et les associations et ONG. Les sympathisants LREM/MoDem déclarent dans l’ensemble une plus grande confiance envers l’ensemble des acteurs, et notamment l’Etat (79%, 1er acteur de confiance auprès de cette catégorie de population), tandis que les sympathisants de droite et a fortiori les sympathisants RN, expriment dans l’ensemble des niveaux de confiance moins élevés.
On relève par ailleurs que ni le statut d’occupation du logement (propriétaire ou locataire), ni le niveau de revenus du foyer, la catégorie socio-professionnelle ou la composition du foyer ne constituent des facteurs aussi déterminants que l’âge dans la confiance accordée aux différents acteurs. Et même que les différences sont faibles entre ces différentes catégories de population.
Au final, l’accès à un logement de qualité constitue un sujet de préoccupation importante pour une partie des Français, et d’autant plus importante pour une population pour qui cet accès se trouve probablement limité par les ressources économiques (foyers à bas revenus, catégories populaires).
Le niveau de confiance envers différentes institutions pour garantir l’accès à un logement de qualité se trouve également teinté par ces différences socio-économiques, hormis pour les Français les plus jeunes, à peine entrés dans la vie active ou sur le point de le faire.