Tous les mois Harris Interactive questionne pour Euros Agency et Politico les Français sur un sujet d’actualité. Tous les mois, nous regarderons l’intensité de la préoccupation à l’égard d’un sujet dont il est question dans l’espace public et également la confiance exprimée à l’égard des principaux acteurs concernés.
Ce mois-ci nous nous intéressons au sujet de la réindustrialisation, c’est-à-dire la relocalisation de certaines industries en France.
Les 3/4 des Français déclarent que la réindustrialisation constitue un sujet qui les « préoccupe » (76% dont 26% de Français pour qui ce sujet les « préoccupe beaucoup »). Un niveau de préoccupation qui se trouve être particulièrement marqué chez les Français les plus âgés, les catégories aisées (contre-intuitivement plus que les catégories populaires) ainsi que les plus diplômés. Par ailleurs les sympathisants de la France Insoumise, de LREM et des LR se déclarent plus préoccupés que l’ensemble des Français par ce sujet.
Près de 8 Français sur 10 déclarent faire confiance aux petites et moyennes entreprises (79%), pour répondre aux enjeux concernant la réindustrialisation. Plus de 7 Français sur 10 déclarent par ailleurs faire confiance aux collectivités locales (73%) et aux citoyens eux-mêmes (70%). Une courte majorité d’entre eux affirme également faire confiance aux associations et organisations non gouvernementales (56%).
Seul 1 Français sur 2 indique par ailleurs avoir confiance envers les syndicats de salariés pour répondre aux enjeux concernant la réindustrialisation (49%), et une proportion plus faible encore déclare avoir confiance envers l’Union européenne (44%), l’Etat (44%) ou encore les grandes entreprises (43%).
Enfin, moins de 4 Français sur 10 accordent leur confiance aux syndicats patronaux pour répondre aux enjeux concernant la réindustrialisation (39%).
Fait notable, la confiance envers les petites et moyennes entreprises traverse les clivages partisans. Et si une confiance plus élevée encore est exprimée par les proches de LREM et des LR (88%) ou encore du PS (86%) et d’EELV (83%), les sympathisants LFI (75%) et RN (76%) expriment également une confiance majoritaire.
Les niveaux de confiance envers les autres institutions testées se trouvent de leurs côtés traversés par de fortes disparités selon la proximité politique des répondants. En comparaison avec les PME, les grandes entreprises ne recueillent ainsi une confiance majoritaire qu’auprès des sympathisants LREM (66%) et LR (64%).
Les sympathisants LREM déclarent, dans leur grande majorité, accorder leur confiance envers les collectivités locales (83%), l’Etat (82%) et l’Union européenne (71%) pour répondre aux enjeux en matière de réindustrialisation. La confiance envers l’Etat se trouve en revanche particulièrement réduite de la part des sympathisants d’autres formations politiques.
Plus des deux tiers des sympathisants de gauche indiquent avoir confiance dans les syndicats de salariés, qu’il s’agisse des sympathisants LFI (65%), PS (67%) ou EELV (70%). Les syndicats patronaux à l’inverse recueillent une confiance plus élevée auprès des sympathisants LREM (53%), PS (51%) ou LR (46%) sans pour autant être majoritaire auprès de ces catégories de population.
Les sympathisants LR déclarent par ailleurs une confiance plus faible dans l’ensemble envers les différentes institutions, sauf en ce qui concerne le rôle des PME (88%), des collectivités locales (79%) et des grandes entreprises (64%).
Enfin les sympathisants RN et les personnes sans préférence partisane déclarent une confiance nettement plus faible envers l’ensemble des institutions. Les sympathisants RN se distinguent notamment par leur très forte défiance envers les syndicats patronaux (29% de confiance), l’Etat (23%), et l’Union Européenne (23%).
On relève enfin assez peu de différences en termes de catégories socio-professionnelles. Néanmoins les catégories aisées font part d’une plus grande confiance que les catégories populaires envers les petites et moyennes entreprises (79% contre 69% pour les catégories populaires) et envers les collectivités locales (75% contre 66%).
Finalement, on le voit la confiance n’est pas liée à la « puissance » de l’institution en tant que telle. On aurait pu s’attendre à ce que les institutions les plus dotées de capacité de financement et d’investissement (L’Etat, l’Union européenne ou encore les grandes entreprises) génèrent la plus grande confiance, il n’en est rien et ce sont plutôt les institutions évoquant une certaine proximité qui recueillent le plus de confiance, à l’image des petites et moyennes entreprises et des collectivités locales.