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Baromètre Bilan & Perspectives

Enquête Harris Interactive pour M6 et RTL

Enquête réalisée en ligne du 27 au 28 décembre 2018. Échantillon de 1 967 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

A la demande de M6 et RTL, Harris Interactive a interrogé les Français, comme chaque fin d’année depuis 2009, afin de connaître la manière dont ils évaluent rétrospectivement l’année écoulée et dont ils abordent celle qui s’annonce.
Alors que les dernières semaines, marquées notamment par le mouvement des Gilets jaunes, ont été particulièrement difficiles pour le Président de la République et le gouvernement, quel bilan les Français tirent-ils de l’année 2018 dans son ensemble ? Au-delà de ce regard porté sur les 12 derniers mois, dans quel état d’esprit les Français abordent-ils l’année 2019 ? Quels sujets jugent-ils particulièrement importants pour le gouvernement ? Leurs priorités sont-elles les mêmes qu’il y a un an ? Enfin, les Français ont-ils le sentiment que le mouvement des Gilets jaunes va changer la donne pour l’année à venir ?

 

Que retenir de cette enquête ?

  •   Moins d’un Français sur deux (43%) considère que 2018 s’est avérée une année positive pour lui et ses proches, tandis que 54% portent un regard négatif sur les douze mois écoulés. Cette perception d’ensemble est nettement moins positive que celle de l’an dernier (-8 points) et revient au même niveau qu’en 2015 et 2016. La perte d’optimisme des Français est encore plus spectaculaire : 47% d’entre eux se disent aujourd’hui optimistes pour eux-mêmes et leurs proches pour l’année 2019, contre 59% à la même époque l’an dernier (soit une baisse de 12 points).

 

  • En forte progression cette année, le pouvoir d’achat devient le champ d’action prioritaire assigné au gouvernement pour 2019 (73%, + 9 points), devant la lutte contre le terrorisme (71%, stable) et le chômage (70%, +1 point). Au-delà du pouvoir d’achat, les Français mettent beaucoup plus l’accent cette année sur des préoccupations d’ordre socioéconomique comme les inégalités sociales (60%, +9 points) et la réforme de la fiscalité (45%, +13 points). Leur optimisme, limité, concerne avant tout des domaines d’action qui ne constituent pas des priorités absolues pour eux (recherche et innovation, égalité femmes-hommes, culture). En revanche, il diminue particulièrement cette année en ce qui concerne la croissance économique (25%, -17 points) et la place de la France en Europe (37%, -14 points).

 

  • Après une fin d’année difficile marquée par le mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement semble avoir perdu une partie de son crédit réformateur : seule une minorité de Français lui fait confiance pour agir dans le bon sens concernant les réformes des institutions (33%), de l’assurance-chômage (32%) et des retraites (29%). S’ils se montrent majoritairement favorables à la mise en place du référendum d’initiative citoyenne, ils sont partagés en ce qui concerne la présence d’une liste Gilets jaunes aux prochaines élections européennes (47% y voient une bonne chose) et encore plus réservés sur la transformation du mouvement en formation politique (bonne chose : 39%).

 

Dans le détail…

Par rapport à l’an dernier à la même époque, les Français se montrent plus critiques sur l’année écoulée et moins optimistes pour l’avenir

 

  • De manière générale, 43% des Français considèrent que 2018 s’est avérée une année positive pour eux et leurs proches, tandis que plus de la moitié d’entre eux (54%) portent un regard négatif sur les douze mois écoulés. Cette perception d’ensemble est nettement plus critique que celle de l’an dernier (51% des Français avaient jugé 2017 comme une année positive pour eux) et revient au même niveau qu’en 2015 et 2016, correspondant aux scores les plus bas enregistrés sur cette question depuis 10 ans. Notons que, comme en 2012, la progression du jugement positif de l’année écoulée lors d’une année d’élection présidentielle est sans lendemain : là où celui-ci avait perdu 5 points dès 2013, il est en chute de 8 points cette année. Si cette baisse concerne la plupart des catégories de la population, elle est encore plus marquée chez les personnes âgées de 50 ans et plus (32%, -15 points) et les sympathisants Les Républicains (33%, -21 points). Les jeunes de moins de 35 ans (60%), les plus aisés (50%) et les sympathisants de La République en Marche (69%) restent ceux qui portent le jugement le plus positif sur l’année qui vient de se terminer.

 

  • Si le jugement positif porté sur l’année écoulée est en forte diminution par rapport à 2017 (-8 points), la perte d’optimisme des Français pour l’avenir est encore plus spectaculaire : 47% d’entre eux se disent aujourd’hui optimistes pour eux-mêmes et leurs proches pour l’année 2019, contre 59% l’an dernier (soit une baisse de 12 points). Cette vague d’enquête voit ainsi la fin d’un cycle continu de progression de l’optimisme des Français de 2011 (44%) à 2017 (59%). Et c’est la première fois depuis décembre 2011 que plus de la moitié des Français se disent pessimistes pour l’avenir (51% cette année). Là encore, ce déclin du niveau d’optimisme concerne la plupart des catégories, mais est particulièrement marqué chez les plus de 50 ans (33%, -18 points) et les sympathisants LR (33%, -28 points). Notons que l’optimisme est également en forte baisse chez les sympathisants LREM (68%, -15 points), mais qu’il tend à légèrement progresser chez ceux du Rassemblement National (44%, + 2 points).

 

Le pouvoir d’achat devient cette année le champ d’action prioritaire assigné au gouvernement par des Français qui, plus globalement, mettent davantage en avant des préoccupations d’ordre économique et social qu’auparavant

 

  • Dans un contexte de fin d’année marqué par la mobilisation des Gilets jaunes et les premières mesures annoncées par le gouvernement pour répondre à leurs revendications, le pouvoir d’achat devient désormais la priorité n°1 assignée par les Français au gouvernement (73%, +9 points par rapport à 2017), passant même devant la lutte contre le terrorisme (71%, stable) et le chômage (70%, +1 point) qui étaient en tête de ce classement ces 3 dernières années. Si le système social (69%, + 4 points), l’insécurité (63%, -1 point) et l’éducation, l’école (62%, -2 points) restent également des sujets majeurs, les plus fortes progressions, en-dehors de celle liée au pouvoir d’achat, concernent les inégalités sociales (60%, + 9 points) et la réforme de la fiscalité (45%, + 13 points). Les Français placent ainsi nettement 2019 sous le signe des thématiques économiques et sociales, sans toutefois exiger que le gouvernement ne « lâche du lest » sur les déficits publics et la dette, qui restent une priorité pour 48% d’entre eux (+ 3 points). Quand on leur demande néanmoins d’exprimer leur préférence entre 2 positions théoriques, 67% estiment que le gouvernement « doit avant tout aider le pouvoir d’achat des Français, quitte à ne pas maîtriser l’endettement et le déficit de la France », quand seulement 27% privilégient l’option inverse (55% parmi les sympathisants LREM, les seuls à choisir majoritairement cette possibilité).

 

  • Le degré de priorité accordé à ces différents domaines peut être analysé à la lumière du niveau d’optimisme dont les Français font preuve quant à la possibilité de voir les choses réellement s’améliorer au cours de 12 prochains mois. Notons tout d’abord que cet optimisme reste de manière générale très mesuré, étant toujours inférieur à 50% quel que soit le domaine testé. Par ailleurs, il concerne avant la recherche et l’innovation (45%), l’égalité femmes/hommes (44%) et la culture (43%), soit des domaines d’action qui ne sont pas cités parmi les priorités absolues identifiées par les Français. En revanche, ce niveau d’optimisme (dont on a vu qu’il était globalement en retrait cette année), est en diminution dans la plupart des domaines. Et cette baisse est encore plus marquée en ce qui concerne certains d’entre eux, comme la croissance économique (25% de Français optimistes, -17 points par rapport à l’an dernier), la place de la France en Europe (37%, -14 points), la transition énergétique (31%, -7 points), les déficits publics, la dette (18%, -7 points) et le chômage (22%, -6 points). Notons que, si le pouvoir d’achat est devenu une priorité absolue pour les Français cette année, ceux-ci restent plus que sceptiques quant aux possibilités d’amélioration dans ce domaine particulier en 2019 (23% d’optimistes, contre 25% l’an dernier).

 

2019, un changement de donne suite au mouvement des Gilets jaunes ?

 

  • Le mouvement des Gilets jaunes a mis en exergue, en cette fin d’année 2018, la défiance croissante d’une partie de la population envers le pouvoir exécutif. De fait, il semble que le gouvernement ait perdu ces derniers mois une part du crédit réformateur dont il avait pu bénéficier au cours de la première année du quinquennat d’Emmanuel Macron, ce qui pourrait augurer de certaines difficultés dans la conduite de son action en 2019. Ainsi, seuls 33% des Français déclarent aujourd’hui avoir confiance dans le gouvernement pour agir dans le bon sens à propos de la réforme des institutions. Et ce niveau de confiance n’atteint que 32% en ce qui concerne la réforme de l’assurance-chômage et 29% concernant celle des retraites. Si la confiance est de mise auprès des sympathisants LREM (plus de 80% pour chacune de ces réformes), elle est, en toute logique, très faible auprès des sympathisants Rassemblement National et La France Insoumise/PCF (entre 15 et 25%).

 

  • Par ailleurs, le mouvement des Gilets jaunes a également mis en évidence une demande de davantage de participation des citoyens au processus démocratique, à travers notamment le débat sur l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC). De fait, celui-ci séduit une large majorité de Français : 80% d’entre eux seraient favorables à ce type de référendum pour proposer une loi, 72% pour abroger une loi, 63% pour mettre fin au mandat d’un élu, et même 62% pour modifier la Constitution. Si les sympathisants Rassemblement National et La France Insoumise/PCF sont nettement favorables à toutes les modalités d’application de cette initiative, les sympathisants LREM se montrent plus réservés (le seul usage privilégié par une majorité d’entre eux serait pour proposer une loi). En revanche, les Français se montrent plus partagés sur les avancées à attendre du « grand débat national » lancé par le gouvernement : 50% d’entre eux estiment que celui-ci tiendra compte, au moins en partie, des avis émis par les citoyens, quand 47% pensent le contraire (les sympathisants LREM étant sans surprise de loin les plus optimistes sur cette question).

 

  • Enfin, que pensent les Français d’une possible politisation du mouvement des Gilets jaunes au cours de l’année 2019 ? Ils l’abordent avec une certaine réserve. Si certains voient d’un bon œil la possibilité d’une liste présentée par les Gilets jaunes aux prochaines élections européennes, ils sont globalement partagés sur le sujet : 47% y voient une bonne chose, quand 48% le considèrent comme une mauvaise chose. Ils se montrent en revanche plus sceptiques sur la transformation de ce mouvement en une formation politique : seuls 39% y voient une bonne chose quand 56% portent un regard négatif sur cette éventualité. Notons que ces deux possibles formes de politisation du mouvement sont davantage soutenues par les sympathisants Rassemblement National et La France Insoumise/PCF, quand les sympathisants LREM mais aussi LR s’y déclarent majoritairement opposés.
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